Respect des droits de l’Homme : le Bénin stagne malgré de nombreux efforts de plaidoyer et de sensibilisation

Soixante-seizième anniversaire de la création d'Amnesty International

Soixante-seizième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’Homme. L’événement n’est pas passé inaperçu au Bénin. A l’occasion, la branche béninoise de Amnesty International, auréolée de ses 31 ans d’existence légale, a organisé une conférence de presse au cours de laquelle, elle a présenté le bilan de ses activités dans le cadre de la sensibilisation et un état des lieux sur les droits de l’Homme au Bénin. Lequel état des lieux laisse perplexe.

En ouverture de la conférence de presse, le Directeur Exécutif, Dieudonné Dagbéto, dans ses propos liminaires, a fait une lecture globale des cas de violation qui ont longtemps fait couler beaucoup d’encre et de salive. Du cas de l’étudiant Latif Radji mort menotté sur son lit d’hôpital à la bavure policière ayant coûté la vie au jeune Samba Gani Fayçal Ouorou, en passant par les arrestations irrégulières opérées par des civils, tout a été passé au peigne fin.

À ce tableau sombre, selon le Directeur Exécutif, il faut ajouter la triste situation des détenus en attente de jugement et le surpeuplement des prisons du Bénin. « Les autorités béninoises doivent respecter leurs obligations internationales en matière de droits humains et se conformer aux Règles Nelson Mandela des Nations unies en remédiant de toute urgence à la surpopulation carcérale et en améliorant l’accès aux soins de santé et à l’eau potable. » Cette déclaration de Samira Daoud, Directrice Régionale d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale, le 1er août 2024, n’a connu, à ce jour, aucune avancée. Au contraire, ces différentes maisons carcérales continuent de recevoir de nouveaux pensionnaires.

Une lueur d’espoir !

La lueur d’espoir que nourrit Amnesty International Bénin, vient des divers plaidoyers et des activités de sensibilisation menées au cours de cette année. En effet, selon Glory Cyriaque Hossou, Coordonnateur Médias et Surveillance des Droits Humains, Amnesty international Bénin et ses partenaires ont mené un plaidoyer pour la révision des dispositions du code pénal qui restreignent le droit de réunions pacifique au Bénin, ceci à travers la réalisation d’une plaquette d’information et de plaidoyer sur les dispositions à réviser et de nombreuses rencontres de plaidoyer. « À la date du 10 décembre 2024, le groupe de plaidoyer (Amnesty international Bénin, Association des blogueurs du Bénin, Centre de formation en mécanismes de protection des droits humains, Changement Social Bénin, Association des jeunes juristes du Bénin, Coalition des défenseurs des droits humains du Bénin, Human Rights Priority, Voix et Action Citoyenne) a pu rencontrer et présenter la plaquette d’information et de plaidoyer au garde des sceaux, Ministre de la justice et de la législation, aux Présidents des partis Moele Bénin, Les Démocrates et, plus récemment, Union Progressiste le Renouveau », a-t-il indiqué.

En 2024, Amnesty International Bénin a poursuivi son plaidoyer en ce qui concerne la révision du code du numérique. Selon le Coordonnateur, au titre du 4e trimestre de l’année 2024, un atelier d’identification a été organisé avec de différents acteurs du monde de l’information et de la communication avec l’appui technique de la Chaire Unesco des droits de la personne humaine et de la démocratie de l’université d’Abomey-Calavi, en vue de la réalisation d’une plaquette d’information et de plaidoyer.

La jeunesse, la cible à impacter

Les autres points de la lueur d’espoir sur le respect des droits humains au Bénin, ce sont les actions d’Amnesty International Bénin orientées vers la jeunesse. Ainsi, tour à tour, Eric-Orion Biao, Coordonnateur de l’Éducation aux Droits Humains, et Romaric Assogba, Coordonnateur Activisme, Diversité et Croissance à Amnesty International Bénin, ont présenté aux hommes des médias, des projets ayant pour cible, la jeunesse dans les écoles, collèges, même les servantes dans les bars et buvettes. Il s’agit par exemple de l’éducation aux droits humains (Edh) qui est un processus participatif visant à donner aux individus, groupes et associations les moyens d’agir grâce à l’acquisition de connaissances, des compétences et attitudes conformes aux principes relatifs aux droits humains universellement reconnus. Ainsi, selon le Coordonnateur de l’Éducation aux Droits Humains, en 2024, plusieurs initiatives et projets ont été déployés en communauté et dans les lycées et collèges sur toute l’étendue du territoire pour atteindre ces objectifs.

De même, le programme, ‘’Étoiles des droits humains’’ qui est une initiative d’Amnesty International Bénin et qui vise à former et à accompagner une nouvelle génération de jeunes leaders féminins engagées dans la défense des droits humains au Bénin, a beaucoup impacté la jeunesse. En effet, suite à un appel à candidatures, 372 dossiers ont été reçus et au terme du processus de sélection, 100 jeunes filles issues des 12 départements du Bénin ont été retenues pour intégrer ce programme.

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