Lynchage d’Agniola Ahouanmènou : et si la véritable cible était ailleurs ?

Agniola Ahouanmènou

Depuis sa nomination le 25 février dernier, la jeune femme est la cible d’une violente campagne de lynchage dont la véritable cible pourrait être le ministre Romuald Wadagni.

Par Julien Coovi

même occasion, le titre d’ambassadrice auprès des Nations Unies. C’est une promotion remarquable pour une personne de son âge. La jeune femme est, de mémoire, la plus jeune locataire de ce siège depuis sa création en 1960.

La mission de la nouvelle ambassadrice est de consolider et d’élargir les relations bilatérales entre le Bénin et les États-Unis. Elle aura pour priorité, dans le cadre de la nouvelle stratégie diplomatique du Bénin baptisée “Diplomatie 4D”, la promotion de la coopération économique, le renforcement des institutions et l’adoption de technologies innovantes, le tout en s’appuyant solidement sur la diaspora béninoise présente dans ses territoires de compétence.

« Promotion canapé »

Grâce à son expertise en gestion stratégique et à son réseau international, elle est présentée comme un atout majeur pour attirer des investissements américains et promouvoir les intérêts du Bénin sur le territoire américain. Une mission qu’elle abordera – c’est le moins qu’on puisse dire – dans des conditions mentales compliquées, puisqu’elle est depuis sa nomination, au cœur d’une immense polémique.

Beaucoup de voix se sont élevées pour dénoncer cette nomination qu’elles présentent comme imméritée. Ses contempteurs qui trouvent le costume d’ambassadrice aux États-Unis trop grand pour elle, l’accusent d’avoir profité de ses « relations extra-professionnelles » avec le ministre d’État chargé de l’Économie et des Finances, pour se hisser jusqu’au graal des représentations diplomatiques du Bénin.

devenu depuis deux ans, l’un des personnages-clés du pouvoir Talon. Des allégations dont Agniola Ahouanmènou et sa famille auraient beaucoup souffert, selon nos sources.

Aucune mention n’a effet été faite du parcours académique de l’intéressée, encore moins de son profil professionnel. Ses soutiens rappellent à l’envi qu’elle est diplômée de la meilleure université au monde, l’université américaine de Harvard où elle aurait obtenu un Master en Administration Publique, ainsi qu’elle serait titulaire d’un MBA de l’université de Wharton, toujours aux États-Unis.

Wadagni dans le viseur ?

Madame Agniola Ahouanmènou aurait également travaillé pour le célèbre cabinet Deloitte où le ministre Wadagni avait fait ses armes. Avant sa nomination, elle était depuis deux ans, la directrice adjointe du cabinet du ministère des Affaires étrangères. Même s’ils ne sont pas de la même branche professionnelle, la similarité du parcours des deux personnages a, sans aucun doute, pu favoriser leur rapprochement. Ce rapprochement a-t-il pu aller jusqu’à une liaison ? Rien n’est moins sûr. D’autant plus qu’à part quelques insinuations ou parfois même des affirmations péremptoires, les accusations ne reposent sur rien de probant. Et si madame Ahouanmènou n’était finalement pas la véritable cible de ces attaques ? Et si elle n’était qu’un moyen parmi d’autres d’atteindre et de déstabiliser le ministre de l’Économie et des Finances ?

En effet, depuis que les rangs des dauphins ‘’légitimes’’ du président de la République se sont clairsemés, Romuald Wadagni apparaît de plus en plus comme le dauphin naturel du président Talon. Ministre en charge des finances depuis 2016, l’ancien comptable de Deloitte a été au cœur de tous les montages financiers du régime, il connait tous les grands dossiers, que ce soit au niveau des financements étrangers ou au niveau des projets. Il serait également impliqué dans la gestion des affaires personnelles de l’actuel locataire de la Marina. Pour cette raison, il aurait une avance considérable sur le reste de ses concurrents. Il devient donc une cible naturelle pour ses concurrents, surtout au sein de la mouvance présidentielle.

Pour l’instant, le ministre observe le silence le plus total, tandis que certains, dans son entourage, se disent persuadés que Mme Ahouanmènou n’est que la victime collatérale d’une lutte qui la dépasse.

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