Bénin : les représailles après la sortie médiatique d’Adrien Houngbédji se précisent

Immeuble Jatopa

L’immeuble Jatopa, situé derrière l’ancien siège de la Société Nationale de Commercialisation des Produits Pétroliers (Sonacop) qui jouxte la Direction de l’Émigration et de l’Immigration sera bientôt vidé de ses occupants. La raison n’est ni une sommation d’un cabinet d’huissier ni un redressement fiscal.

Il ne s’agit pas non plus d’un déguerpissement collectif lancé par le propriétaire. Mais, il est question plutôt d’une décision jetée à la figure du gérant par les sociétés qui exploitent cet immeuble situé en plein cœur de la zone portuaire.

En effet, la Caisse des Dépôts et Consignations du Bénin, Bénin Manutentions et quatre autres sociétés ont décidé de résilier le contrat qui les lie au Jatopa dont le gérant est l’ancien Président de l’Assemblée nationale, Adrien Houngbédji. Selon le président du Conseil d’administration de Bénin Manutentions, Yakoub Saka, la configuration des locaux ne permettrait pas l’installation de tout le personnel. « Après plusieurs mois d’occupation des lieux, nous constatons que la configuration des locaux ne nous permet pas d’accueillir l’ensemble de notre personnel administratif dans des conditions de travail optimales. Cette situation compromet l’efficacité de nos opérations et nous contraint, pour des raisons organisationnelles, à rechercher une autre solution d’hébergement mieux adaptée à nos besoins », a-t-il notifié dans sa correspondance de résiliation de contrat.

Un motif valable ou un prétexte ?

Au moment où Bénin Manutentions évoque l’inadéquation des locaux avec ses objectifs, la Caisse des Dépôts et Consignations du Bénin, dont la Directrice générale est Maryse Lokossou, brandit un tout autre motif qui donne à réfléchir. En effet, La CDBC qui occupait les 1er et 2e étages, par exploit d’huissier, a sollicité la mise à disposition de la partie ouest du 1er étage. Une manœuvre qui démontre tout le contraire des allégations de Bénin Manutentions, l’espace à exploiter n’étant pas aussi restreint que cette société veuille le faire croire.

À Bénin Manutentions et à la Caisse des Dépôts et Consignations du Bénin, quatre (4) autres sociétés ont emboîté le pas. La survenue de ces faits et l’élan collectif adopté par les locataires de l’immeuble Jatopa génèrent des interrogations quant à leurs réelles causes. Me Adrien Houngbédji ne paie-t-il pas ainsi le prix fort de sa diatribe du 1er février 2025, lorsqu’à l’occasion de la présentation de vœux aux barons du PRD, il avait exprimé son désaccord avec la politique du gouvernement ?

Formulant ses regrets par rapports à l’échec lié à la réalisation des idéaux qui sous-tendaient la fusion de son parti avec l’Union Progressiste, il a proposé la libération des détenus politiques, le retour au Bénin des exilés politiques et l’organisation de l’arbre à palabres pour aplanir les divergences.

L’homme d’Adjina croyait bien faire en faisant ces propositions. Hélas ! Il a tapé dans la fourmilière. Et pour lui rendre la monnaie de sa pièce, tous les coups semblent permis. Tout porte à croire que des mains ombreuses, sans doute celles dont il a dénoncé les agissements, s’activent à l’asphyxier financièrement afin de lui rendre l’existence pénible.

Pures coïncidences, continuent d’objecter les affidés du pouvoir de la rupture. Difficile d’y croire puisque beaucoup de voix discordantes en ont déjà fait les frais et ont été réduites au silence ou au néant par les mêmes manœuvres qui s’observent aujourd’hui.

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