« Pour TOUTES les femmes et les filles : droits, égalité et autonomisation ». C’est le thème de la Journée Internationale de Femme de cette année. Selon les Nations Unies, le libellé vise à donner à la prochaine génération, les moyens d’agir en tant que catalyseurs d’un changement durable. C’est donc en connaissance de cause que la militante chevronnée du parti politique d’opposition ”Les Démocrates” dans la 6e circonscription électorale, Mandjidath ADELEKE, a spécialement dédié cette commémoration à son mentor, Reckya MADOUGOU, en détention malgré les nombreux appels à sa libération.
« Ce jour 8 mars, nous rendons hommage à une femme d’exception, une combattante de la liberté, une leadeuse dont la générosité envers les plus vulnérables et l’engagement pour la justice et la démocratie forcent l’admiration », a écrit Mandjidath ADELEKE, Secrétaire aux Affaires Féminines et Sociales du parti LD, sur sa page Facebook, à l’endroit de son mentor Reckya MADOUGOU.
Voici l’intégralité de son message de soutien.
Reckya Madougou,
Hommage à une bâtisseuse,
Réckya MADOUGOU : Un symbole de courage, de résilience et de bienveillance
Ce jour 8 mars, Journée Internationale des droits des femmes, nous rendons hommage à une femme d’exception, une combattante de la liberté, une leadeuse dont la générosité envers les plus vulnérables et l’engagement pour la justice et la démocratie forcent l’admiration.
Réckya MADOUGOU est aujourd’hui privée de sa liberté, non pas pour un crime, mais pour avoir osé rêver d’un avenir meilleur pour son peuple, d’un Bénin démocratique et prospère pour tous. Sa candidature à l’élection présidentielle de 2021 en est une preuve patante. Son charisme, son éloquence et sa maîtrise des réalités du développement, du terrain et du pouvoir, surtout son acceptation par de nombreux Béninois du nord au sud, ont semé l’effroi dans le rang de ses bourreaux. Et pour l’évincer, des arguments fallacieux ont été inventés de toutes pièces pour l’incarcérer.
Le plus scandaleux reste le refus de lui permettre de recouvrer sa liberté, malgré l’inexistence de preuves, dénoncée même par les experts de l’ONU qui se sont penchés sur le dossier. À cela s’ajoutent ses conditions inhumaines de détection, un véritable isolement où il lui est interdit depuis 4 ans de téléphoner même à ses enfants et à ses médecins quand elle est malade. Pas droit à l’information non plus, même pas le moindre poste radio dont jouissent pourtant les autres détenus, pour ne citer que ces aspects.
Par ailleurs, ce penchant dont elle fait montre pour la justice sociale et la bonne gouvernance ne date pas d’aujourd’hui. En 2005, elle a initié la vaste campagne ‘‘TOUCHE PAS A MA CONSTITUTION’’ dirigée contre toute révision opportuniste de la constitution béninoise du 11 décembre 1990, à la fin du second quinquennat du Général Mathieu KEREKOU. Pendant cette période, la liberté d’opinion et de manifestation était effective, bien que Madame Madougou avait été soumise à de rudes persécutions et tracasseries policières pour ses convictions. Là encore elle avait su résister. Sa démarche mobilisatrice a finalement permis de maintenir l’alternance politique au sommet de l’État jusqu’à l’arrivée au pouvoir de ses bourreaux en 2016. Une arrivée à laquelle elle a patriotiquement et bénévolement pris une part très active.
Sa détention depuis 4 ans, de même que celle du professeur Frédérick Joël AÏVO ‘’cueilli’’ comme un fruit mûr sur un pont alors qu’il revenait des cours, sans oublier plusieurs autres personnalités de notre pays également emprisonnées ou contraintes à l’exil, rappellent que la lutte pour l’égalité, la dignité et la démocratie est actuellement un grand défi dans notre pays, le Bénin. Sauf que l’emprisonnement de Réckya MADOUGOU n’a jamais su réduire au silence la voix qu’elle porte, ni éteindre l’espoir qu’elle incarne. Au contraire, il renforce le devoir de tout Béninois épris de justice et de paix de poursuivre son combat et d’exiger justice pour tous les prisonniers et exilés politiques.
En ce jour où nous célébrons les femmes du monde entier, nous avons une pensée particulière pour cette égérie de la politique béninoise et internationale, et pour toutes celles qui, à travers l’histoire et aujourd’hui encore, bravent l’adversité pour un monde plus juste. Force et courage à toutes les femmes qui, malgré les épreuves, continuent de se battre. L’histoire retiendra leurs noms et leurs sacrifices ne seront pas vains.
Liberté pour Réckya MADOUGOU !
Liberté pour les prisonniers et exilés politiques !
Liberté pour le peuple béninois !
Vive la lutte des femmes pour la justice et la démocratie dans le monde !
Mandjidath ADELEKE