La présence fréquente de soldats français dans les localités du Nord du Bénin depuis quelques mois inquiète les Béninois. Certains en sont même arrivés à se convaincre de ce qu’une base militaire française est établie dans le pays. Reçu sur BIP Radio le vendredi 14 juillet 2023, l’ambassadeur de France au Bénin s’est inscrit en faux et jure que l’armée française ne dispose pas d’une base sur le sol béninois.
« Non ! Il n’y a pas de base militaire française dans le nord du Bénin. Je peux vous le confirmer. Si vous trouvez quelqu’un qui vous le dit, je suis prêt à ce qu’il m’amène en voiture me la montrer. Il n’y a pas de base militaire », a vivement protester le chef de la mission diplomatique de la France au Bénin lorsque la question lui a été posée. Marc Vizy justifie la présence des soldats français au Bénin par un accord de coopération sur le plan sécuritaire entre son pays et le Bénin. « La France et le Bénin ont fait face à un même ennemi qui est le terrorisme, le djihadisme. Nous en avons souffert et nous proposons aux pays amis de les aider à lutter contre ce fléau. Donc, effectivement, il y a de la coopération », explique le diplomate.
Selon l’ambassadeur, les soldats français qui séjournent dans le nord du Bénin occupent les casernes des militaires béninois avec lesquels ils s’entraînent, notamment à Tanguiéta et à Kandi. Marc Vizy détaille en ces termes : « Ce sont des groupes de 3 à 12 (soldats français, NDLR) qui restent juste durant 15 jours, qui font une formation, un entraînement avec leurs camarades béninois dans tel ou tel domaine. Ces formations peuvent être des formations qu’on appelle les Écoles nationales à vocation régionale (Envr) ». L’un des domaines dans lesquels le Bénin dispose d’une école de formation serait le déminage. À cet effet, plusieurs instructeurs français sont régulièrement sollicités pour encadrer des militaires d’ici et aussi ceux qui viennent d’ailleurs en Afrique. Ils sont « entraînés au combat dans les terrains qui sont aux alentours des unités béninoises qui sont chargées de lutter contre la menace djihadiste », a fièrement indiqué Marc Vizy dont le pays a récemment été chassé du Mali et du Burkina-Faso.
