Le Bénin est confronté à des enjeux climatiques cruciaux, atteste le rapport national sur le climat et le développement (Ccdr) publié par le groupe de la Banque mondiale et ses partenaires. Présenté aux acteurs locaux et partenaires techniques et financiers du Bénin, ce jeudi 7 décembre à Cotonou, ce rapport met en lumière les réalités actuelles et futures auxquelles le pays devra faire face en matière de changement climatique.
Bien que le Bénin affiche des taux d’émissions de gaz à effet de serre parmi les plus bas au monde, le rapport souligne que le pays reste l’un des plus vulnérables au changement climatique. Classé 152e sur 181 pays en termes de vulnérabilité extrême, le Bénin doit faire face à des défis tels que la déforestation croissante, l’érosion côtière sévère sur ses 125 kilomètres de littoral, et des conditions météorologiques extrêmes prévues d’ici à 2070.
La dépendance économique du Bénin à l’agriculture et à l’emploi informel expose le pays à des risques accrus en cas de changements climatiques. Le rapport met en garde contre le fait que sans mesures d’adaptation, « entre un demi-million et jusqu’à 1 million de personnes supplémentaires pourraient basculer dans la pauvreté d’ici 2050 », a déclaré Nathalie Picarelli, économiste senior à la Banque mondiale.
Vers une économie résiliente : les recommandations du groupe de la Banque mondiale
Le rapport offre une lueur d’espoir en soulignant que le Bénin peut construire une économie résiliente en concentrant ses investissements et ses politiques sur l’adaptation aux changements climatiques. Les recommandations insistent sur la nécessité d’agir rapidement et mettent en avant des mesures spécifiques telles que l’adaptation des approches agricoles, la restauration et la protection des forêts, l’investissement dans la gestion des ressources en eau, la planification de villes durables et la protection des infrastructures de réseau.
Manuela Ravina da Silva, spécialiste de l’environnement à la Banque mondiale et co-auteure du rapport, souligne que « le Bénin a accompli d’importants progrès dans certaines zones de son littoral pour s’attaquer à l’érosion côtière, mais il reste encore du travail à accomplir, car le pays enregistre l’un des taux d’érosion côtière les plus élevés du golfe de Guinée ». Elle encourage également des investissements accrus dans des mesures d’atténuation, tels que les énergies renouvelables, l’expansion de l’accès à l’électricité, et des actions contre la déforestation par des systèmes d’occupation des sols durables. La protection des pauvres et des vulnérables en particulier les femmes, est aussi l’une des recommandations des experts de la Banque mondiale.