Ce 8 décembre 2024, la Syrie se réveille dans un contexte historique : la chute du président Bachar el-Assad, après plus de deux décennies de règne autoritaire. Ce renversement fulgurant est survenu moins de deux semaines après le lancement d’une offensive menée par les rebelles syriens, avec à leur tête le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS), au départ implanté à Idleb, dans le nord-ouest du pays. En l’espace de quelques jours, les rebelles ont pris d’assaut les grandes villes du pays, semant la panique parmi les partisans du régime.
L’offensive des rebelles, lancée le 27 novembre 2024, a commencé à Idleb, puis s’est rapidement propagée vers le sud, englobant des villes stratégiques comme Alep et Hama. Le 7 décembre au soir, après avoir pris le contrôle de Homs, la troisième plus grande ville de Syrie, les rebelles ont continué leur avancée en direction de la capitale, Damas, qu’ils ont atteinte dans les premières heures du 8 décembre. La situation est devenue rapidement incontrôlable pour l’armée syrienne, qui a été contrainte de se retirer de plusieurs positions clés, y compris de l’aéroport international de Damas.
Le départ de Bachar el-Assad
Dans la nuit du 7 au 8 décembre, l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) et plusieurs groupes rebelles ont annoncé la fuite du président Bachar el-Assad, qui aurait quitté le pays à bord d’un avion en provenance de l’aéroport de Damas. Bien que la présidence syrienne ait démenti ces informations, des sources concordantes ont confirmé son départ, soulignant la débandade des forces loyalistes. Selon l’OSDH, le président aurait abandonné la capitale après que l’armée syrienne ait retiré ses troupes de la ville, laissant les institutions publiques sous le contrôle de l’ex-Premier ministre Mohamed al-Jalali.
Quelques heures après l’annonce de la fuite d’Assad, le Premier ministre syrien, a déclaré être prêt à coopérer avec tout nouveau leadership choisi par le peuple syrien. Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, il a évoqué la « passation » de pouvoir et assuré qu’il se rendrait à son bureau pour faciliter cette transition. Cette déclaration a renforcé les spéculations sur un changement de régime imminent, même si le pays reste marqué par des tensions internes et une incertitude concernant la direction future du pays.
Au cours des dernières heures précédant la chute d’Assad, la situation à Damas est devenue chaotique. Des habitants ont fui en masse la capitale, notamment dans les quartiers de Mezzeh et Jaramana. L’atmosphère de panique s’est amplifiée par les informations selon lesquelles l’armée syrienne se retirait, tandis que des manifestations éclataient contre le régime à Hama et à Deraa. La prise de la ville de Homs par les rebelles a également permis de couper l’accès du régime à la côte méditerranéenne et à ses bastions alaouites.