Ce dimanche 28 janvier 2024, le Mali, le Burkina Faso et le Niger, trois pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES), ont déclaré leur retrait immédiat de la Communauté Economique des États de l’Afrique de l’Ouest. Cette décision a provoqué des réactions diverses, mais Kalla Karimou, historien et enseignant-chercheur à la retraite, apporte une analyse approfondie de cette séparation qui, selon lui, présente de nouvelles perspectives pour la région.
Les implications du retrait de la CEDEAO selon Kalla Karimou
Selon les dires de Kalla Karimou, ce retrait ne se limite pas à une simple sortie de organisation sous-régionale. Il suggère que les pays de l’AES devraient également se détacher de toutes les institutions liées à la CEDEAO. « À partir du moment où les pays de l’AES se retirent de la CEDEAO, ils quittent toutes les institutions qui sont rattachées à la CEDEAO. Par conséquent, ces pays seront dans l’obligation s’ils sont logiques envers eux-mêmes, de créer leur propre monnaie, de mettre en place les infrastructures qui leur permettraient de valoriser leurs économies, et toutes les voies et tous les moyens de communication qui leur permettraient de faire en sorte que la fluidité de la population soit une réalité. Et qu’ils puissent effectivement mutualiser leurs efforts », a-t-il déclaré.
Selon Kalla Karimou, l’AES doit parvenir à créer un nouvel ordre régional à commencer par « concevoir un nouveau système de coopération d’abord entre eux, et ensuite discuter avec les pays voisins qui veulent garder les mêmes rapports de façon à ce qu’ils trouvent ensemble, un certain nombre de mécanismes qui permettent de conserver les bonnes relations entre nos pays ». Mais quant au retrait en lui-même, il est « un aspect positif, parce qu’aucun pays ne peut vivre éternellement sous menace d’une intervention militaire ».