Procès Dangnivo au Bénin : pourquoi autant d’inconstances dans les déclarations des accusés ?

𝗣𝗿𝗼𝗰𝗲̀𝘀 𝗗𝗮𝗻𝗴𝗻𝗶𝘃𝗼 𝗮𝘂 𝗕𝗲́𝗻𝗶𝗻

C’est une affaire qui a secoué le Bénin en 2010. Depuis le mardi 11 mars dernier, la justice béninoise a rouvert le procès de l’affaire Pierre Urbain Dangnivo, du nom d’un cadre du Ministère de l’Économie et des Finances et figure importante du syndicalisme à l’époque, disparu et jamais retrouvé depuis. Dans ce dossier, deux personnes sont poursuivies. Il s’agit de Codjo Cossi Alofa, féticheur et principal suspect, et de Donatien Amoussou, son coaccusé. Mais les nouvelles déclarations des prévenus à la barre tendent de plus en plus vers tout le contraire de ce qu’ils affirmaient au début de l’affaire.

𝘽𝙧𝙚𝙛 𝙧𝙖𝙥𝙥𝙚𝙡 𝙙𝙚𝙨 𝙛𝙖𝙞𝙩𝙨 !

Pierre Urbain Dangnivo est un haut fonctionnaire du Ministère de l’Économie et des Finances. Le 17 août 2010 – la dernière fois où il a été vu –, il est parti de son lieu de travail pour ne plus jamais réapparaitre. Ni sa famille, ni ses collègues n’ont plus de ses nouvelles. L’affaire éclate et la justice s’en saisit rapidement pour y faire la lumière.

C’est une délégation d’agents dits syndicalistes du Ministère de l’Économie et des Finances qui va solliciter l’aide du Chef de l’État de l’époque, Dr Thomas Boni Yayi, qui s’y investit automatiquement. Humaniste, il fit appel au Haut commandement militaire qu’il a instruit aux fins de remuer ciel et terre pour retrouver le citoyen disparu mystérieusement depuis une semaine. Suite à cela, Thomas Boni Yayi repart en mission.

Les premières investigations ont abouti à l’arrestation de Donatien Amoussou et de Codjo Cossi Alofa. Un cadavre sera exhumé proche du domicile de ce dernier dans la foulée. Aucune preuve médicolégale ne permet encore de dire si c’est le corps du fonctionnaire. Rappelons que c’est le cellulaire de la victime, Urbain Dangnivo, retrouvé lors des perquisitions, qui a mené au féticheur. Son numéro y a été retrouvé. Les enquêtes prouvent par la suite qu’il s’agit d’un féticheur d’origine adja comme la victime, qui était en prison parce que venant de commettre un crime.

Premières déclarations des prévenus après leur interpellation

Depuis la reprise du procès, 15 ans après, par le tribunal de Cotonou, il retient toutes les attentions au sein de l’opinion. Cependant, les déclarations des deux prévenus lors de leurs dépositions devant le juge depuis le 11 mars tendent vers tout le contraire de ce qu’ils répondaient aux enquêteurs en 2010.

Interrogé, Codjo Cossi Alofa avoue le meurtre, même s’il clame plus tard son innocence, prétextant devant la justice qu’on l’avait convaincu d’accepter de porter la responsabilité du crime contre de l’argent. Le féticheur qui séjourne à la prison de Cotonou depuis son arrestation n’hésitera pas à rejeter la faute sur des autorités au plus haut sommet de l’État à l’époque des faits.

déjà avoué l’assassinat de Pierre Urbain Dangnivo aux enquêteurs en 2010. Selon des sources très proches de l’enquête policière à l’époque, Codjo Cossi Alofa maitriserait très bien les circonstances de la disparition d’Urbain Dangnivo et a même avoué qu’il est mort par strangulation.

En effet, dans le cadre de ses activités de féticheur, Alofa avait de fréquents contacts avec la victime. Il explique dans un premier temps aux enquêteurs un scénario de vol de voiture. Selon les procès-verbaux d’audition, il a évoqué le nom d’un certain Isidore, qui serait ami à lui et qui convoitait le véhicule du syndicaliste du Ministère de l’Économie et des Finances. C’est donc au retour de l’une de ses consultations au domicile du féticheur, à Womey, que Urbain Dangnivo aurait été suivi par le nommé Isidore qui avait planifié le vol du véhicule. Même jusque-là, Alofa n’avait pas encore ‘’craché le morceau’’ (nous le verrons plus tard).

Les déclarations de l’accusé rapportées au procès-verbal d’interrogatoire que nous avons pu consulter confirment très bien cela.

𝗦𝘂𝗿 𝗹𝗮 𝗯𝗮𝘀𝗲 𝗱𝗲 𝗰𝗲 𝗣𝗩, 𝗹𝗮 𝗰𝗼𝗺𝗺𝗶𝘀𝘀𝗶𝗼𝗻 𝗿𝗼𝗴𝗮𝘁𝗼𝗶𝗿𝗲 𝗻º𝟭𝟰𝟭/𝗥𝗜 – 𝟭𝟬 – 𝗠𝗣 𝗱𝘂 𝗷𝗲𝘂𝗱𝗶 𝟯𝟬 𝘀𝗲𝗽𝘁𝗲𝗺𝗯𝗿𝗲 𝟮𝟬𝟭𝟬 𝗿𝗮𝗽𝗽𝗼𝗿𝘁𝗲 : « 𝗟𝗲 𝘁𝗲́𝗹𝗲́𝗽𝗵𝗼𝗻𝗲 𝗭𝗲́𝗸𝗲́𝗱𝗲́ 𝗱𝘂 𝗱𝗶𝘀𝗽𝗮𝗿𝘂 𝗾𝘂𝗶 𝗮𝘃𝗮𝗶𝘁 𝗲́𝗰𝗵𝗼𝘂𝗲́ 𝗳𝗼𝗿𝘁𝘂𝗶𝘁𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 𝗲𝗻𝘁𝗿𝗲 𝗹𝗲𝘀 𝗺𝗮𝗶𝗻𝘀 𝗱’𝘂𝗻 𝗖𝗮𝗺𝗲𝗿𝗼𝘂𝗻𝗮𝗶𝘀 𝗿𝗲́𝘀𝗶𝗱𝗮𝗻𝘁 𝗮̀ 𝗖𝗼𝘁𝗼𝗻𝗼𝘂 𝗲𝘁 𝗿𝗲́𝗽𝗼𝗻𝗱𝗮𝗻𝘁 𝗮𝘂 𝗻𝗼𝗺 𝗱𝗲 𝗣𝗿𝗶𝘀𝗼 𝗘𝗩𝗢𝗨𝗡𝗔 𝗮 𝗲́𝘁𝗲́ 𝗿𝗲𝗺𝗶𝘀 𝗮̀ 𝗹𝗮 𝗰𝗼𝗺𝗺𝗶𝘀𝘀𝗶𝗼𝗻. 𝗟’𝗮𝘂𝗱𝗶𝘁𝗶𝗼𝗻 𝗱𝗲 𝗰𝗲 𝗖𝗮𝗺𝗲𝗿𝗼𝘂𝗻𝗮𝗶𝘀 𝗮 𝗽𝗲𝗿𝗺𝗶𝘀 𝗱𝗲 𝗰𝗼𝗻𝗳𝗼𝗻𝗱𝗿𝗲 𝗔𝗟𝗢𝗙𝗔 𝗖𝗼𝗱𝗷𝗼 𝗖𝗼s𝘀𝗶 𝗾𝘂𝗶 𝗮 𝗳𝗶𝗻𝗮𝗹𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 𝗿𝗲𝗰𝗼𝗻𝗻𝘂 𝗮𝘃𝗼𝗶𝗿 𝘁𝘂𝗲́ 𝗰𝗵𝗲𝘇 𝗹𝘂𝗶 𝗮̀ 𝗪𝗼𝗺𝗲𝘆 𝗹𝗲 𝘀𝗶𝗲𝘂𝗿 𝗗𝗔𝗡𝗚𝗡𝗜𝗩𝗢 𝗨𝗿𝗯𝗮𝗶𝗻 𝗣𝗶𝗲𝗿𝗿𝗲 𝗮𝗽𝗿𝗲̀𝘀  𝗹𝘂𝗶 𝗮𝘃𝗼𝗶𝗿 𝗳𝗮𝗶𝘁 𝗯𝗼𝗶𝗿𝗲 𝘂𝗻𝗲 𝘀𝗼𝗹𝘂𝘁𝗶𝗼𝗻 𝗳𝗮𝗶𝘁𝗲 𝗮𝘃𝗲𝗰 𝗱𝗲𝘀 𝗰𝗼𝗺𝗽𝗿𝗶𝗺𝗲́𝘀 𝗳𝗼𝘂𝗿𝗻𝗶𝘀 𝗽𝗮𝗿 𝗹𝗲 𝗻𝗼𝗺𝗺𝗲́ 𝗔𝗠𝗢𝗨𝗦𝗦𝗢𝗨 𝗗𝗼𝗻𝗮𝘁𝗶𝗲𝗻 𝗱𝗶𝘁 “𝗗𝗼𝗻𝗮”, 𝗲𝗻 𝗮𝘀𝘀𝗼𝗰𝗶𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻 𝗮𝘃𝗲𝗰 𝘂𝗻 𝗿𝗲𝗽𝗿𝗶𝘀 𝗱𝗲 𝗷𝘂𝘀𝘁𝗶𝗰𝗲 𝗱𝘂 𝗻𝗼𝗺 𝗱𝗲 𝗔𝗞𝗢𝗡 𝗜𝘀𝗶𝗱𝗼𝗿𝗲 𝗲𝘁 𝗽𝗿𝗲́𝗹𝗲𝘃𝗲́ 𝘀𝘂𝗿 𝗹𝗲 𝗰𝗼𝗿𝗽𝘀 𝗰𝗲𝗿𝘁𝗮𝗶𝗻𝘀 𝗼𝗿𝗴𝗮𝗻𝗲𝘀. 𝗹𝗜 𝗮 𝗱𝗲́𝗰𝗹𝗮𝗿𝗲́ 𝗮𝘃𝗼𝗶𝗿 𝘁𝘂𝗲́ 𝘀𝗮 𝘃𝗶𝗰𝘁𝗶𝗺𝗲 𝘀𝘂𝗿 𝗹𝗮 𝗱𝗲𝗺𝗮𝗻𝗱𝗲 𝗿𝗲𝗺𝗼𝗻𝘁𝗮𝗻𝘁 𝗮̀ 𝗱𝗲𝘂𝘅 𝗮𝗻𝘀 𝗱𝗲 𝗧𝗖𝗛𝗜𝗔𝗞𝗣𝗘 𝗧𝗖𝗛𝗘𝗗𝗝𝗜 𝗝𝗲́𝗿𝗼̂𝗺𝗲, 𝗱𝗶𝗴𝗻𝗶𝘁𝗮𝗶𝗿𝗲 𝗱𝘂 𝗳𝗲́𝘁𝗶𝗰𝗵𝗲 𝗧𝗵𝗿𝗼𝗻 𝗮̀ 𝗢𝘂𝗶𝗱𝗮𝗵 𝗲𝘁 𝘀𝘂𝗿 𝗶𝗻𝗰𝗶𝘁𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻 𝗱𝗲 𝗔𝗞𝗢𝗡 𝗜𝘀𝗶𝗱𝗼𝗿𝗲 𝗾𝘂𝗶 𝗮𝘂𝗿𝗮𝗶𝘁 𝗯𝗲𝘀𝗼𝗶𝗻 𝗱𝘂 𝘃𝗲́𝗵𝗶𝗰𝘂𝗹𝗲 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝘃𝗶𝗰𝘁𝗶𝗺𝗲 𝗽𝗼𝘂𝗿 𝘂𝗻𝗲 𝗼𝗽𝗲́𝗿𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻 𝗰𝗿𝗶𝗺𝗶𝗻𝗲𝗹𝗹𝗲. 𝗟𝗲 𝘀𝗶𝗲𝘂𝗿 𝗗𝗔𝗡𝗚𝗡𝗜𝗩𝗢 𝘁𝘂𝗲́ 𝗲𝘁 𝗲𝗻𝘁𝗲𝗿𝗿𝗲́, 𝗹𝗲𝘀 𝗱𝗲𝘂𝘅 𝗮𝘀𝘀𝗮𝘀𝘀𝗶𝗻𝘀 𝗿𝗲𝗽𝗮𝗿𝘁𝗲𝗻𝘁 𝗮̀ 𝗯𝗼𝗿𝗱 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝘃𝗼𝗶𝘁𝘂𝗿𝗲 𝗔𝗨𝗗𝗜 𝟴𝟬 𝗶𝗺𝗺𝗮𝘁𝗿𝗶𝗰𝘂𝗹𝗲́𝗲 𝗔𝗖 𝟮𝟮𝟮𝟯 𝗥𝗕 𝗽𝗼𝘂𝗿 𝗲́𝗰𝗵𝗼𝘂𝗲𝗿 𝗱𝗲𝘃𝗮𝗻𝘁 𝘂𝗻 𝗵𝗼̂𝘁𝗲𝗹 𝗼𝘂̀ 𝘀𝗲́𝗷𝗼𝘂𝗿𝗻𝗲 𝘂𝗻 𝗡𝗶𝗴𝗲́𝗿𝗶𝗮𝗻 𝗻𝗼𝗺𝗺𝗲́ 𝗣𝗮𝘂𝗹 𝗗𝗲𝗻𝗶𝘀 𝗮𝗹𝗶𝗮𝘀 𝗣𝗮𝘂𝗹𝗼. 𝗔𝘃𝗲𝗰 𝗰𝗲𝗹𝘂𝗶-𝗰𝗶, 𝗶𝗹𝘀 𝗽𝗿𝗲𝗻𝗱𝗿𝗼𝗻𝘁 𝗹𝗮 𝗿𝗼𝘂𝘁𝗲 𝗱𝗲 𝗗𝗷𝗿𝗲̀𝗴𝗯𝗲́ 𝗽𝗼𝘂𝗿 𝘀𝗲 𝗿𝗲𝗻𝗱𝗿𝗲 𝗮𝘂 𝗱𝗼𝗺𝗶𝗰𝗶𝗹𝗲 𝗱𝘂 𝗰𝗵𝗮𝗿𝗹𝗮𝘁𝗮𝗻 𝗭𝗢𝗦𝗦𝗢𝗨 𝗧𝗢𝗚𝗕𝗘 𝗙𝗶𝗻𝗮𝗴𝗻𝗼𝗻 𝗽𝗼𝘂𝗿 𝗿𝗲𝘃𝗲𝗻𝗶𝗿 𝗽𝗮𝗿 𝗹𝗮 𝘀𝘂𝗶𝘁𝗲 𝗮̀ 𝗔𝗸𝗽𝗮𝗸𝗽𝗮 𝗦𝗲̀𝗻𝗮𝗱𝗲́.  À 𝗰𝗲𝘁 𝗲𝗻𝗱𝗿𝗼𝗶𝘁, 𝗹𝗲 𝘃𝗲́𝗵𝗶𝗰𝘂𝗹𝗲 𝗮𝘂𝗿𝗮𝗶𝘁 𝗲́𝘁𝗲́ 𝗹𝗮𝗶𝘀𝘀𝗲́ 𝗮̀ 𝗔𝗠𝗢𝗨𝗦𝗦𝗢𝗨 𝗗𝗼𝗻𝗮𝘁𝗶𝗲𝗻 𝗲𝘁 𝗶𝗹𝘀 𝘀𝗲 𝘀𝗼𝗻𝘁 𝘀𝗲́𝗽𝗮𝗿𝗲́𝘀 » (𝗖𝗙 : 𝗖𝗢𝗠𝗠𝗜𝗦𝗦𝗜𝗢𝗡 𝗥𝗢𝗚𝗔𝗧𝗢𝗜𝗥𝗘 𝗡° 𝟭𝟰𝟭 /𝗥𝗜- 𝟭𝟬- 𝗠𝗣 𝗗𝗨 𝗝𝗘𝗨𝗗𝗜 𝟯𝟬 𝗦𝗘𝗣𝗧𝗘𝗠𝗕𝗥𝗘 𝟮𝟬𝟭𝟬 𝘀𝘂𝗿 𝗹𝗮 𝗯𝗮𝘀𝗲 𝗱𝗲 𝘀𝗼𝗻 𝗣𝗩 𝗡°𝟬𝟬𝟭/𝟮𝟬𝟭𝟬 _ 𝗣𝗜𝗘𝗖𝗘 𝗡°𝟬𝟭 𝗙𝗘𝗨𝗟𝗟𝗜𝗘𝗧 𝗡°𝟮/𝟳).

𝙌𝙪𝙞𝙙 𝙙𝙚 𝘿𝙤𝙣𝙖𝙩𝙞𝙚𝙣 𝘼𝙢𝙤𝙪𝙨𝙨𝙤𝙪 ?

Lui aussi est poursuivi, au même titre que le féticheur, pour son implication présumée dans la disparition de Dangnivo. Il est militaire et exerçait en tant qu’agent de convoyage de fonds au sein d’une grande société réputée pour le transport d’argent. Lui aussi n’a de cesse de nier toute implication dans l’affaire. Mais à plusieurs reprises, il a été cité par son coaccusé lors de l’enquête de police.

À en croire les PV d’audition, le prévenu Alofa le présente comme ami proche du sieur Isidore. Et il les assisterait souvent à chaque fois qu’ils entreprennent de perpétrer un vol. Et sur le coup de la voiture d’Urbain Dangnivo, il était encore sollicité et bien impliqué.

Lors de l’enquête de police, l’accusé Donatien Amoussou dit ne connaitre ni Alofa ni Dangnivo. Il affirme plutôt avoir un vieil ami du nom de Paul qui le sollicite souvent pour intervenir dans des bagarres. Il reconnait même l’implication de cet ami dans l’affaire en déclarant que c’est chez ce dernier qu’ont été retrouvés « le livret de bord et le téléphone portable de Dangnivo ».

𝙇’𝙖𝙫𝙤𝙘𝙖𝙩 𝙙𝙚 𝙡𝙖 𝙛𝙖𝙢𝙞𝙡𝙡𝙚, 𝙅𝙤𝙨𝙚𝙥𝙝 𝘿𝙟𝙤𝙜𝙗𝙚́𝙣𝙤𝙪, 𝙨’𝙤𝙥𝙥𝙤𝙨𝙚 𝙖̀ 𝙡𝙖 𝙧𝙚𝙘𝙝𝙚𝙧𝙘𝙝𝙚 𝙙𝙚 𝙡’𝘼𝘿𝙉

Joseph Djogbénou, à l’époque avocat de la famille de Pierre Urbain Dangnivo, a pesé de tout son poids contre la manifestation de la vérité. En effet, après l’exhumation du corps retrouvé avec l’aide du féticheur Alofa, le Président de la République, Thomas Boni Yayi, dans le souci d’avoir de meilleurs résultats, a saisi la France et l’Allemagne qui lui envoyèrent tour à tour deux différents médecins légistes de renom.

D’abord, une Française qui repartit totalement déçue du comportement de l’avocat qui s’est opposé à la recherche de l’ADN. Ensuite, fut envoyé depuis l’Allemagne le professeur Klaus Pushel, Directeur de l’Institut de Médecine Légale de l’Hôpital Universitaire Hambourg-Eppendorf, pour l’identification du corps par test ADN. Joseph Djogbénou n’y démord pas, laissant l’expert rentrer bredouille. Cependant, devant témoins, ce dernier avait coupé les doigts de la main du corps exhumé et demandé des documents qui pourraient porter les empreintes digitales de la victime.

𝘿𝙚𝙨 𝙢𝙖𝙣𝙞𝙜𝙖𝙣𝙘𝙚𝙨 ?

Ce sont autant de discordances et d’inconstances dans les déclarations des accusés 15 ans après et qui pourraient semer la confusion, voire tordre le cou à la manifestation de la vérité.

De plus, cette ferme opposition inexpliquée de l’avocat des parents de la victime, Joseph Djogbénou, ne trahit-elle pas des non-dits ? Quoi qu’on dise, cette affaire cache tellement de mystères que les divergences entre témoignages et le bal des témoins accusateurs en sont illustratifs.

𝗔𝗳𝗳𝗮𝗶𝗿𝗲 𝗮̀ 𝘀𝘂𝗶𝘃𝗿𝗲 !

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