Le camp Boko est conscient que de toutes les façons, il y a désormais une cible dans son dos, et qu’à défaut de remporter la bataille face à Patrice Talon, il a intérêt à ce que Patrice Talon ne la remporte pas.
« Je ne sais pas si mon ami Olivier Boko est candidat (…) D’ailleurs je n’ai pas pour habitude de faire la promotion de mes amis, de mes proches, ou de ma famille en politique ». Le président Patrice Talon n’en pouvait apparemment plus de supporter la vague Olivier Boko qui s’est emparée du pays depuis que son ami a décidé de le remplacer au palais de la Marina une fois son mandat terminé en 2026, et commencé par (faire) poser des actes concrets pour réaliser son dessein. Fidèle serviteur de Patrice Talon, Olivier Boko a été de tous les combats avec lui. Il était à ses côtés lors de son exil parisien, a dirigé sa campagne pour l’élection présidentielle de 2016. C’est donc tout naturellement qu’il s’est vu confier une partie de l’appareil d’État après l’investiture de Patrice Talon. Après Patrice Talon, Olivier Boko était devenu l’homme le plus puissant du régime. On lui prête une influence quasi illimitée sur l’administration, le système judiciaire et sur les forces de défense été de sécurité, c’est-à-dire les trois piliers du pouvoir de la Rupture. Et comme Patrice Talon, il aurait profité du pouvoir pour consolider son empire financier.
Sonné mais déterminé
Si cette position dans le régime a pu faire croire aux partisans les moins informés que le n°2 du régime aurait la bénédiction du Chef de l’État, Patrice Talon a tenu à se faire clair : il n’est en rien mêlé à ce projet. Mieux, à l’en croire, Olivier Boko serait trop proche de lui pour qu’il fasse sa promotion. Autrement dit, ceux parmi ses soutiens qui s’associeraient à ce projet, le feraient contre sa volonté.
Après ce recadrage sec et sans équivoque du chef de l’État, comment allait réagir le camp Boko ? Contacté, l’un des soutiens de l’homme d’affaires a admis sous anonymat qu’il était surpris par cette sortie médiatique, mais que « cela ne changera rien au plan ». Autrement dit, Olivier Boko et ses amis seraient déterminés à aller jusqu’au bout et ne se laisseraient pas intimider.
De fait, il y a un avant, et il y aura un après l’interview du 23 décembre 2023 que beaucoup interprètent comme l’officialisation d’une guerre ouverte entre les deux partenaires les plus célèbres de la vie économique et politique de ces dernières années au Bénin.
Le camp Boko est conscient que de toutes les façons, il y a désormais une cible dans son dos et qu’à défaut de remporter la bataille face à Patrice Talon, il a intérêt à ce que Patrice Talon ne la gagne pas.