19 septembre 2024

« Nous avons les preuves » d’une existence de bases militaires au Bénin, dixit le capitaine Ibrahim Traoré

« Nous avons les preuves » d’une existence de bases militaires au Bénin, dixit le capitaine Ibrahim Traoré

Le capitaine Ibrahim Traoré a lancé de graves accusations contre le Bénin lors d’une déclaration faite le 11 juillet 2024. Après le Niger, Traoré a affirmé que le Bénin abrite des bases militaires françaises destinées à déstabiliser le Burkina Faso. Des accusations que démentent le Bénin et la France.

« Personne ne viendra nous dire qu’au Bénin, il n’y a pas de bases françaises dirigées contre nous. Nous avons les preuves sous la main. Nul ne peut le contester. Je les mets au défi. Et nous n’avons rien contre le peuple béninois. Là, nous avons un problème avec la politique des dirigeants béninois. Et nous le disons haut et fort encore, dans cette diplomatie, nous avons décidé de dire la vérité. Il y a bel et bien deux bases, une vers Kandi et l’autre en allant vers Porga. Des pistes ont été réaménagés à plus de trois milles mètres le long. Des avions atterrissent, les gens équipent et forment les terroristes là-bas. Nous avons des enregistrements audios d’agents français au Bénin là-bas, qui se jouent les centres des opérations des terroristes. Ils montent les opérations avec eux. Ils les aident à se soigner. Nous avons tous les détails sur eux. Et vous ne voulez pas qu’on le dise à notre peuple ? On va le dire. S’ils ne le veulent pas, qu’ils arrêtent de se comporter ainsi. C’est simple. Nous n’avons forcé personne à prendre son indépendance. Si vous décidez de rester dans votre situation, ne prenez pas vos pays pour en faire des bases arrières parce que ce sont vos populations qui vont en souffrir après. Et c’est pas une bonne politique », a expliqué de long en large Ibrahim Traoré. Le président burkinabè accuse également la Côte d’Ivoire d’abriter une base militaire française pour déstabiliser son pays.

En réponse aux accusations du capitaine Traoré, le porte-parole du gouvernement béninois, Wilfried Léandre Houngbédji, a dénoncé une campagne de désinformation. Sur sa page Facebook, Houngbédji a écrit : « Après le Niger, c’est au tour du Burkina Faso d’emboucher cette trompette nauséeuse de désinformation qui alimente non le patriotisme, mais plutôt la rancœur des populations et menace à terme la coexistence pacifique des peuples. ». Il a ajouté que les attaques terroristes au Bénin provenaient principalement des frontières avec le Burkina Faso et le Niger. « C’est l’hôpital qui se moque de la charité. Les attaques terroristes enregistrées par le Bénin à ce jour, dont la grande majorité a été déjouée par nos Forces de défense et de sécurité, sont l’œuvre de gens venant de l’autre côté de nos frontières avec le Burkina Faso et le Niger. C’est d’ailleurs ce qui a amené le Gouvernement du Bénin, dans sa stratégie pour contrer le phénomène, à construire pour compter de 2022, de petits camps militaires appelés bases opérationnelles avancées, dans plusieurs de nos communes frontalières », a déclaré Wilfried Léandre Houngbédji.

Dans une déclaration à l’agence de presse Anadolu ce jeudi, l’état-major des armées françaises a affirmé qu’il n’existait pas de bases militaires françaises permanentes au Bénin. « Les seuls militaires permanents sont l’attaché de défense et les coopérants qui sont détachés auprès du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères », a précisé l’instance militaire française. Toutefois, elle a reconnu l’existence de détachements temporaires pour appuyer les forces armées béninoises. « Il existe ponctuellement des détachements d’instruction opérationnelle temporaires et de courte durée composés de militaires issus des Éléments français au Sénégal ou des Éléments français en Côte d’Ivoire pour appuyer, à leur demande, les forces armées béninoises par des actions de formation et d’entraînement. ». L’état-major des armées françaises a conclu en rappelant que les implantations militaires françaises en Afrique se limitaient à cinq pays : le Tchad, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Gabon et le Djibouti.

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