L’ambassadeur de France au Niger, Sylvain Itté, qui a été témoin du coup d’État survenu le 26 juillet 2023, brise le silence et révèle les dessous de cette crise politique. Il affirme que le putsch est avant tout lié à une affaire interne, avec des ramifications relatives à la lutte contre la corruption engagée par le président Mohamed Bazoum.
Selon Sylvain Itté, reçu sur TF1 de son retour de Niamey, le coup d’État au Niger est le résultat d’un conflit profondément enraciné au sein de la nation, impliquant le président Bazoum et un groupe de généraux opposés à sa politique anti-corruption. « Ce putsch est d’abord et avant tout, il faut bien qu’on en ait conscience, une affaire nigéro-nigérienne entre un président (Mohamed Bazoum) qui avait décidé de lutter contre la corruption et un certain nombre de généraux qui ne souhaitaient pas que cette lutte contre la corruption aille jusqu’à son terme », a déclaré le diplomate français. Itté souligne que la France, n’était qu’une « victime collatérale », de ce putsch.
Le diplomate français exprime sa préoccupation face aux conséquences dévastatrices de ce coup d’État pour le Niger et pour la France. Le pays, déjà confronté à des défis sécuritaires importants, est désormais plongé dans une crise politique qui risque de retarder davantage son développement et son redressement économique. Sylvain Itté qualifie cet événement de « gâchis énorme », car pour lui de ce coup d’Etat, il n’y a « que des perdants ».
Les raisons invoquées par les putschistes
Le groupe de militaires à l’origine du coup d’État a justifié son acte en évoquant la détérioration de la situation sécuritaire au Niger. Cette dégradation de la sécurité aurait été la principale raison invoquée pour renverser le président Bazoum. Cependant, Sylvain Itté remet en question cette justification, mettant en avant l’aspect central du conflit lié à la corruption dans le déclenchement du coup.
Notons que depuis le coup d’Etat, les attaques terroristes ont multiplié. La plus récente a été celle de ce jeudi qui a fait une douzaine de morts dans le rang des soldats nigériens, selon plusieurs sources.