Mission de déstabilisation du Niger : le général Tiani avance les preuves de ses accusations

Mission de déstabilisation du Niger : le général Tiani avance les preuves de ses accusations

Dans un entretien télévisé diffusé le 3 août 2024, le président de la transition nigérienne, le Général Abdourahamane Tiani, a expliqué les raisons qui ont poussé son gouvernement à maintenir la fermeture des frontières avec le Bénin et a accusé directement le président béninois, Patrice Talon, d’être impliqué dans des actions subversives menées par des agents français depuis le territoire béninois.

Le différend entre le Niger et le Bénin s’est intensifié lorsque la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a imposé un embargo au Niger. Selon le général Tiani, le président Talon a été l’un des premiers à appliquer strictement ces sanctions en interrompant tout trafic de marchandises et de personnes entre le Niger et le Bénin via le poste frontalier de Malanville. Tiani a déclaré que le Bénin a pris une position souveraine, même si cette décision visait à « punir les Nigériens qui ont osé prendre leur destin en main ». Cette fermeture a eu des conséquences économiques importantes pour le Niger, notamment les entraves aux échanges commerciaux essentiels avec son voisin du sud, a rappelé Tiani, pour expliquer l’une des raisons pour lesquelles la frontière nigérienne avec le Bénin reste fermée depuis la levée des sanctions.

Le général Tiani a également accusé le Bénin d’être un point de départ pour des opérations de déstabilisation menées par des agents français contre le Niger. Il a affirmé que des éléments subversifs, soutenus par la DGSE française, utilisaient des installations béninoises pour préparer des actions visant à déstabiliser le régime nigérien. Le président de la transition au Bénin a notamment cité la présence d’agents français à Kandi et dans d’autres localités proches de la frontière nigérienne où des activités seraient menées pour mettre en péril la sécurité nationale du Niger. Selon lui, ces opérations étaient planifiées avec l’aide de l’armée béninoise, ce qui a conduit à une méfiance accrue envers le gouvernement de Talon. Ce qui justifie la fermeture prolongée de la frontière comme une mesure nécessaire pour protéger la population nigérienne. Il a insisté sur le fait que la priorité de son gouvernement était d’assurer la sécurité des citoyens nigériens face aux menaces. Tiani a souligné que cette décision était prise « par responsabilité vis-à-vis du peuple nigérien » et qu’elle serait réévaluée lorsque la situation sécuritaire s’améliorerait et que le Bénin cesserait d’abriter des éléments ‘’hostiles’’.

Malgré ces tensions, le général Tiani a exprimé sa volonté de renouer le dialogue avec le Bénin pour normaliser les relations bilatérales. Il a remercié les anciens présidents béninois, Nicéphore Soglo et Yayi Boni, pour leurs efforts visant à rétablir les liens entre les deux nations. Tiani a indiqué que des discussions avaient déjà été entamées et que des perspectives de reprise des relations existaient, mais que la priorité reste la sécurité nationale de son pays. Il a insisté sur le fait que « la sécurité est l’urgence la plus urgente » et que toute négociation devrait être précédée de garanties sur ce plan.

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