Les Vodun Days 2025 : deuxième édition d’un festival ambitieux

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La ville de Ouidah s’est à nouveau parée de ses plus beaux atours pour accueillir touristes et vaudouisants des quatre coins de la planète.

Sans être dans le secret du gouvernement de Patrice Talon, le bilan de la 2ème édition des Vodun Days de cette année est un succès, même si les manifestations ont été endeuillées par une attaque terroriste meurtrière du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Jnim), affilié à Al-Qaida. Attaque qui a occasionné la mort de vingt-huit soldats parmi les forces de défense et de sécurité.

Le succès des Vodun Days se situe dans l’aspect touristique de l’événement. En effet, l’édition 2025 a rempli son contrat en ce concerne la visite des touristes au Bénin. Ils sont venus des quatre coins du monde pour vivre les trois jours de spectacles à travers les sites du Fort français, de la Place Maro, de l’esplanade du Temple des pythons, de la Forêt sacrée de Kpassè et de la Place de non-retour à la plage de Ouidah. Pendant ces trois jours bien achalandés par le comité d’organisation, les voduns tels que Zangbéto ou le gardien de la nuit, Egoun-goun, Youro, Kokou, Sakpata, Dan et Mami ont retenu l’attention et égayé les visiteurs et les spectateurs.

L’occasion a été offerte aux visiteurs de s’enquérir des différents sites touristiques encore disponibles et réaménagés par le gouvernement : la Place Tchatcha, le Mémorial de Zoungbodji, la Place Zomatchi. L’apothéose a été l’Arène érigée à la plage et inaugurée en présence du Chef de l’État, Patrice Talon. Servais Adjovi, vice-président de l’Union Générale pour le Développement de la commune de Ouidah (Ugdo), a souligné le succès de cette édition des Vodun Days. « Les Vodun Days de cette année ont poussé assez loin les objectifs en termes de mobilisation, en termes d’éventail de cérémonies, d’événements, de manifestations culturelles et cultuelles. Cet événement est devenu un point important dans l’agenda culturel du monde », a-t-il affirmé, mettant en avant la diversité des participants venus de loin.

Du côté des concerts, les prestations ont été de bonnes factures : le groupe Kassav, auréolé de ses 50 ans d’existence, le duo TooFan du Togo, Axel Merryl, Sessimè, Richard Flash, Alèkpéhanhou, Gbèzé, Sagbohan Danialou et bien d’autres ont assuré la scène et tenu en haleine des milliers de spectateurs pendant des heures, sous la protection des centaines de policiers sur tous les axes routiers et sur tous les sites de la célébration.

Le Tofâ, sujet de controverse !

Il fait partie des points culminants de cette 2ème édition. Programmé pour la soirée du vendredi 10 janvier, le Tofâ de la nouvelle année 2025 est sans doute l’un des rares points qui fera couler beaucoup d’encre et de salive encore pour plusieurs jours. En effet, dès sa révélation au public, suivi des explications officielles, le signe principal, Fu-Yêku, est loin de faire l’unanimité des Bokonons.

Les multiples voix discordantes, celle notamment de David Koffi Aza, jettent de discrédit sur ce point de la célébration. « Il y a urgence à dépolitiser le Fâ afin de le préserver de l’arnaque des brebis galeuses et de la délinquance de certains de ses prêtres escrocs et stupides », a commenté Candide Azannaï.

Cette critique acerbe intervient après les déclarations de David Koffi Aza, prêtre de Fâ, qui a interprété le signe Tôfâ 2025 comme un appel à la prolongation du mandat présidentiel de Patrice Talon au-delà de 2026. Candide Azannaï, connu pour son franc-parler, a ainsi appelé à une prise de conscience collective pour protéger cette tradition ancestrale des dérives et des intérêts partisans. Les propos de David Koffi Aza, avaient déjà suscité des débats au sein de l’opinion publique.

Dimanche 12 janvier, sur le plateau de TVC Bénin, le prêtre de Fâ David Koffi Aza a livré une analyse controversée du signe Tôfâ 2025. Selon son interprétation, le message révélé par le Fâ appelle à une prolongation du mandat présidentiel de Patrice Talon, au-delà de la limite constitutionnelle de 2026. « Ce que je dis, je l’assume. Si nous faisons tout pour que le président parte en 2026, que ce soit les mouvanciers ou les opposants, nous allons tous le regretter », a-t-il affirmé.

David Koffi Aza a expliqué que le Fâ, en présentant le signe Fu Yèku, met en avant la nécessité d’un leader intrépide pour faire face aux défis actuels. « Celui qui est au seuil de la porte est un intrépide, un intransigeant. Il n’y a que lui qui peut rester là, pour le moment, pour assumer », a-t-il précisé. Cette image du « seuil de la porte » renforce l’idée qu’un leadership fort est indispensable pour garantir la sécurité et la prospérité du pays.

 « Le Fâ n’a rien à voir avec la Constitution. Le Fâ dit ce qui doit être. La Constitution dispose de ce qui peut être. Chacun joue son rôle », a-t-il poursuivi. Le prêtre de Fâ a également utilisé des métaphores pour étayer son argumentaire. « Si vous sortez le pouce, il vous sera difficile de prélever la pâte pour manger. Dans une nation, le pouce représente le chef. Si vous poussez ce dernier à partir, cela engendrera des difficultés pour tous », a-t-il martelé.

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