Les patrons d’armées des pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) sont réunis à Abuja depuis ce mercredi 02 août 2023. Ils étudieront les stratégies à adopter en cas d’intervention militaire au Niger pour rétablir le président déchu, Mohamed Bazoum. Ce dernier a été renversé par un putsch militaire le mercredi 26 juillet dernier.
Au cœur de la rencontre qui est prévue pour durer trois jours, les chefs d’état-major qui se trouvent dans la capitale nigériane vont prendre connaissance des études lancées il y a quelques semaines pour mettre sur pied la composante antiterroriste de la force d’attente de la CEDEAO. Bula Tunubu, le président en exercice de l’organisation sous-régionale, est déterminé à lutter contre les prises de pouvoir par la force. C’est d’ailleurs lui qui évoque le plus une intervention militaire chez son voisin pour mettre fin au coup d’État. Pour l’heure, « l’option militaire est la toute dernière option sur la table, le dernier recours, mais nous devons nous préparer à cette éventualité », a expliqué le commissaire de la CEDEAO chargé des Affaires politiques et de la Sécurité, Abdel-Fatau Musah à l’ouverture de la réunion.
Les questions logistiques seraient également en discussion selon nos informations. Les chefs d’état-major se pencheront aussi sur la contribution de chaque pays membre pour constituer le contingent qui ira éventuellement rétablir l’ordre constitutionnel à Niamey. Le Nigeria serait prêt à fournir le plus grand nombre de soldats. Pour l’heure, il n’est pas question de faire appel à des puissances militaires étrangères. Toutefois, une coopération internationale en matière de renseignements est possible selon des indiscrétions.
À Niamey, le Général Abdourahamane Tchiani met en garde contre « toute ingérence dans les affaires intérieures du Niger » et refuse de « céder à toute menace ».