Le sujet qui occupe l’opinion politique au Bénin ces dernières semaines est la révision de la constitution et du code électoral souhaitée par Patrice Talon. À cet effet, le chef de l’Etat a déjà rencontré les députés par groupe parlementaire le 22 janvier dernier pour leur expliquer les raisons qui sous-tendent son désir de retoucher aux lois électorales. Mais le moment n’est pas propice à cela, estime le mouvement Ô GAN XÔ. Dans une déclaration de presse à Abomey-Calavi le dimanche 28 janvier 2024, cette formation politique met en garde contre quelques facteurs de crise qui pourraient en résulter.
La position du mouvement Ô GAN XÔ sur la volonté de la mouvance de réviser la constitution et le code électoral est claire. Les prochaines élections sont proches et le moment n’est pas propice pour de telles manœuvres. Si le code électoral présente vraiment des lacunes susceptibles d’entacher les élections générales de 2026, le mouvement propose alors un retour « à l’ancien code qui a fait élire sans coup férir les députés de la 7e législature et l’actuel locataire de la Marina ». À défaut, les membres de cette formation estiment qu’il serait mieux « de garder intact l’actuel code afin de l’éprouver davantage ».
En effet, la plus grande inquiétude du mouvement Ô GAN XÔ réside dans les implications d’une révision de la constitution à l’heure actuelle. Ce mouvement politique craint que la révision du code électoral et de la constitution « ne nous plonge dans une éventuelle Nouvelle République avec son corollaire de crises sociopolitiques généralement dommageables ». C’est pourquoi il exige que tous les autres partis politiques non représentés au parlement ou au sein des conseils communaux soient associés à tout projet de toilettage des textes en question.
Par ailleurs, Ô GAN XÔ attire surtout l’attention des responsables politiques de tout bord sur le fait que « l’opinion publique est souvent une force politique, et cette force n’est prévue par aucune constitution ». En conséquence, il exige que l’avis du peuple soit également pris en compte. Aussi, exhorte-t-il les Béninois à un sursaut patriotique en vue de barrer la voie aux ambitions égoïstes qui se cacheraient derrière cette tentative de toilettage du code électoral et de la constitution