”Préalables pour comprendre un discours de frayeur et de faux – fuyant d’une gouvernance désastreuse.” C’est l’intitulé de l’acte 2 de la réaction de Candide Azannaï, ancien Ministre, président du Parti Restaurer l’Espoir (Re) et Coordonnateur National de la Résistance Nationale (Rn), sur le discours sur l’état de la nation du Président de la République, Patrice Talon, le 20 décembre 2024 dernier, devant les députés à l’hémicycle.
Dans cette seconde partie, il s’est dit convaincu d’une chose : « Je sais que beaucoup rechignent à s’imprégner du minimum d’informations théoriques. Pourtant il est difficile de sortir des dangers de l’ignorance face aux contingences de la vie pratique, aux intrigues des implications relationnelles et aux défis de la réalité sans s’appuyer sur une connaissance spécifique ou générale aussi sommaire qu’elle puisse être ». Selon lui, ”lorsque le langage est au travers de la cohérence avec le bon sens, il expose un type caractériel toxique nuisible au vivre-ensemble car pouvant être révélateur d’un vil personnage névrotique et narcissique”.
Lire l’intégralité du message ci-dessous.
DÉCODAGE DE L’ANTI – MESSAGE DE PATRICE TALON SUR L’ETAT DE LA NATION 2024 : UN DISCOURS DE FRAYEUR ET DE FAUX – FUYANT D’UNE GOUVERNANCE DÉSASTREUSE
PARTIE II :
SOMMAIRES SUR LE COMMANDEMENT PERVERS NARCISSIQUE ET LA FRAUDE DU DISCOURS : Préalables pour comprendre un discours de frayeur et de faux – fuyant d’une gouvernance désastreuse.
Dans la Partie I, j’ai examiné le fondement constitutionnel de l’obligation faite au Président de la République d’adresser une fois par an un message à l’Assemblée Nationale sur l’état de la Nation.
J’ai exploré avec vous la nécessité de rectifier la confusion entre « adresser à » et « s’adresser à » et d’interdire à tout Président de la République, l’accès à l’enceinte de l’Assemblée Nationale.
Dans cette partie II, j’ai jugé pédagogique de partager quelques préalables indispensables pour pouvoir lire et pour comprendre l’anti – message sur l’état de la Nation du 20 décembre 2024 de Patrice TALON devant l’Assemblée Nationale.
Je sais que beaucoup rechignent à s’imprégner du minimum d’informations théoriques. Pourtant il est difficile de sortir des dangers de l’ignorance face aux contingences de la vie pratique, aux intrigues des implications relationnelles et aux défis de la réalité sans s’appuyer sur une connaissance spécifique ou générale aussi sommaire qu’elle puisse être.
L’obscurité handicapante de l’ignorance exclut de facto de toute investigation intellectuelle et expose sa victime aux revers potentiels de la manipulation. En politique surtout les ignorants au sein des populations font partie des terreaux revigorants de la manipulation névro – narcissique des leaderships anormaux et déviants.
Il faudra, d’une part, avoir un rudiment quoique sommaire sur le profil pervers narcissique et d’autre part, une aptitude discursive à détecter la fraude sur les mots donc à se prémunir contre la corruption du discours, un art par excellence de la séduction oratoire, de la manipulation dont raffolent les régimes et les pouvoirs déviants.
Je voudrais éviter un dialogue de sourd, des échanges bas de gamme sur la rhétorique provocatrice et inacceptable de Patrice TALON du 20 décembre 2024.
C’est la raison d’être de cette partie II voulue pour servir de pré- requis élémentaires sans lesquels, pour beaucoup, le risque est évident d’être égarés par les farces d’une embellie illusoire, factice et opportuniste.
Les propos de TALON, sous examen, révèlent un leitmotiv manipulatoire bâti sur la corruption du discours calquée sur un profil psychanalytique typique du pervers – narcissique à des fins de recherche de boucs émissaires.
SOMMAIRES SUR LE TYPE PERVERS NARCISSIQUE :
Je vous propose à titre de rappel que « Le trouble de la personnalité narcissique est caractérisé par un sentiment constant de supériorité (mégalomanie), un besoin d’être admiré et un manque d’empathie. ». (Cf. Manuel MSD, la référence mondiale des informations médicales. 2 août 2019).
La manipulation perverse instaure un régime de domination tyrannique.
Un leadership névro – narcissique est dépourvu de toute empathie et par conséquent, il repousse toute commisération et toute humanité (pour exemple le pardon est assimilé au péché).
En thérapie psychiatrique ou en politique, la médication, la thérapie, la parade face au type névro – narcissique consiste à éviter ses pièges de séduction, à ne lui laisser aucune confidence, à le tenir loin, à lui opposer l’indifférence, à garder intactes ses propres valeurs, à renforcer l’estime de soi et à ne jamais céder le moindre millimètre sur les valeurs et les principes universels.
Le but de la manipulation névro – narcissique, on le sait depuis fort longtemps est de se nourrir de la peur qu’il pense vous instiller.
Il faut aller sur son terrain en lui imposant les rapports de force.
J’insiste sur la thérapie du rapport des forces à privilégier par-dessus tout.
Je vous propose deux formules de CALIGULA remises au goût du jour par les chantres des néo – dictatures et qui permettent de bien circonscrire la psychologie qui trace l’éthique politique du leadership pathologique névro – narcissique :
1 – « Qu’ils me haïssent pourvu qu’ils me craignent ».
Comme conséquence, le but du Commandement en politique cesse d’être l’Obéissance, mais est travesti en Soumission et le seul moyen pour s’en assurer est constitutif du vice, de la ruse, de la cruauté pour semer et répandre la terreur, la crainte en vue de la contrainte.
La contrainte culmine jusqu’à faire confondre la soumission au respect alors que dans son acception morale, le respect conserve la dignité tandis que la soumission la sape et la ôte.
2 – « Si le Trésor a de l’importance, alors la vie humaine n’en a pas. ».
Ce qui compte est l’argent et non l’humain. La relégation à l’arrière plan de l’humain inhibe l’importance du social et exacerbe la gêne du moral, sa mise hors d’état de nuire.
Ainsi au nom de l’argent (le business du développement factice) on peut tuer, exclure, animaliser la citoyenneté, substituer à l’État de droit un État de lois scélérates.
La cruauté, la cupidité et la dérobade sont les traits dominants des dictatures arrogantes, décadentes et névro – narcissiques.
SOMMAIRES SUR LA CORRUPTION DU DISCOURS :
Je rappelle que le décryptage d’un discours part de l’examen du choix des mots auxquels a recouru son auteur.
Le degré de leur maîtrise sémantique et de la compatibilité entre ces mots et la réalité que leur auteur prétend nommer.
Il y a également la cible, l’objet ou la finalité du discours, son contexte scénique tant dans le décor que dans le rôle figuratif de son dispositif humain surtout circonstancié.
Le champ lexical et le niveau de raffinement syntaxique renseignent sur les subtilités de la pensée de l’auteur et par conséquent sur ses mœurs et son éthique relationnelle au propre comme au figuré.
Lorsque le registre langagier est orienté vers la vérité son auteur est digne de la communauté.
Inversement, lorsque ce langage est au travers de la cohérence avec le bon sens, il expose un type caractériel toxique nuisible au vivre ensemble car pouvant être révélateur d’un vil personnage névrotique et narcissique.
Il est donc recommandé à tout meneur d’homme lucide de se méfier des éléments de langage qui recourent ou qui misent sur l’oubli pour égarer et abuser de l’ignorance des populations.
L’impact du vocabulaire sur la mémoire individuelle et collective, la question de l’effacement des crimes par le travestissement du sens, les éléments de langage sélectifs, la ruse piégeuse, la terreur intimidatrice à l’effet de l’inversion par le discoureur de sa position de criminel pour usurper celle de victime, de fauteur pour celle d’innocent, de dictateur pour celle de démocrate … sont des éléments que doit dévoiler l’investigation des rhétoriques des timoniers, des dictateurs et d’autres petits pères des peuples ou pères de la nation …
Un aspect non moins incontournable de l’investigation du discours politique au sommet de l’État est la gouvernance du Commandement.
La politique est essentiellement redevable au Commandement, moyen de son expression, de son objectivation, de sa réalité, de sa perception, de son vécu.
Le Commandement dévoile dans leurs différences l’Autorité et le Pouvoir. La nature du Commandement permet de lire sans s’embrouiller, s’il est tout dédié à son seul but qui est l’Obéissance ou s’il est détourné et perverti vers la Soumission qui n’est pas son but.
Il nous a été longuement enseigné par plusieurs sagesses ceci :
« Le pouvoir est basé sur la légalité … alors que l’autorité se fonde sur la légitimité »
L’agir politique doit, en conséquence, être à la fois légitime et légal pour être crédible et digne de confiance.
Pour tout Béninois, il en découle que la seule référence de décryptage est l’historique Conférence Nationale des Forces Vices de la Nation source de toute légitimité et même indéniablement de toute légalité.
C’est ma référence de lecture, la seule qui s’impose à tout citoyen béninois et à l’aune de laquelle je vous conseille de savoir distinguer deux types de leaderships politiques et sans jamais les confondre :
Le premier leadership qui est compatible au Bénin est fondé sur le couple Commandement, Obéissance. Cette Gouvernance du Commandement a duré du 1er mars 1990 au 06 avril 2016.
Le deuxième leadership est incompatible à toute norme du pouvoir en République du Bénin car étant un détournement du pouvoir démocratique, pouvoir démocratique de surcroît irréversiblement consensuel malheureusement détourné vers la Soumission.
Ce type de leadership déviant et pervers a commencé sous le prétexte de réforme du système politique avec deux lois crisogènes et mortifères à savoir la loi portant Charte des partis politiques et la loi portant Code électoral parmi une panoplie de lois scélérates.
Enfin sur ce volet, je vous propose de toujours avoir à l’esprit que le leadership normatif s’appuie sur la vertu, l’amour du Peuple, la transparence, le dialogue, le consensus, l’adhésion, une citoyenneté volontariste, un développement participatif, un climat de paix et de cohésion nationale. Ce leadership se distingue par « la transparence et la sincérité devant toutes les situations », son empathie.
Le seul but du Commandement dans le contexte du leadership normatif (vertueux) est l’obéissance à cause de la confiance et de la crédibilité publiques.
Par contre, le leadership anormal (pathologique) celui du pouvoir dit de la rupture dont Patrice TALON est l’initiateur est un leadership dictatorial, despotique et tyrannique pourtant interdit et rejeté depuis 1990 par tout notre Peuple. Malheureusement ce leadership anormal en cours, est porté par le pouvoir dit la rupture depuis avril 2016 en République du Bénin. Il s’agit d’un leadership généré par le vice, la ruse, la manipulation, la cruauté, le mépris, la séduction, la contrainte, la soumission.
Je vous offre cette réflexion d’un auteur dont je ne me souviens plus et qui me parait digne d’intérêt :
« On adhère à une autorité, alors qu’on se soumet à un pouvoir. Et si la soumission s’obtient par la contrainte ou par la séduction, l’obéissance s’établit sur un rapport de confiance. L’obéissance construit, la soumission détruit. ».
Je ne sais pas si par ces mises en garde, j’ai pu contribuer à rafraîchir la raison de certains, à éveiller la somnolence neuronale d’autres sur la nécessaire utilité des intrants de théorisation des faits et des troubles du vivre ensemble …
En société et plus particulièrement face aux crises politiques, il faut recourir avant tout aux meilleures modélisations pour une praxis de la lutte politique de réhabilitation du leadership normatif mieux aguerrie parce que suffisamment avertie.
Qu’en est-il du discours de Patrice TALON ?
À suivre….
NB : La partie III suivra prochainement et est intitulée :
« TALON LE 20 DÉCEMBRE 2024 SUR LE COMPLEXE SÉCURITÉ/ TERRORISME / GÉOPOLITIQUE INTERNATIONALE : DES PROPOS REGRETTABLES QUI HEURTENT LE BON VOISINAGE ».
Je vous remercie de votre intérêt.
À bientôt avec ma cordiale estime.
Candide A M AZANNAÏ,
Ancien Ministre,
Président du Parti Restaurer l’Espoir (RE)
Coordonnateur National de la Résistance Nationale (RN)
