À deux ans de l’élection présidentielle, le pouvoir ivoirien est de plus en plus impopulaire à cause de la vie chère.
Damien Koffi Konan
Sans surprise, le président ivoirien Alassane Dramae Ouattara a mis un terme aux fonctions du premier ministre Patrick Achi le vendredi 7 octobre dernier, comme il l’avait annoncé une semaine plus tôt. « En attendant la nomination du nouveau Premier ministre et la mise en place du nouveau gouvernement, le Premier ministre et les membres du gouvernement sortant sont chargés d’expédier les affaires courantes », précise le communiqué le communiqué de la présidence de la République.
Nommé en mars 2021 après les décès successifs d’Amadou Gon Coulibaly en juillet 2020, puis d’Hamed Bakayoko neuf mois plus tard, Patrick Achi ne s’est jamais vraiment imposé comme un véritable meneur d’hommes comme pouvait l’être Hamed Bakayoko, bien qu’il ait remporté en septembre dernier, une confortable victoire aux élections locales, dans sa région de la Mé (Sud).
De plus, le pays est confronté depuis plusieurs mois à une inflation galopante que le gouvernement ne parvient pas à enrayer. Cela suscite une vague montante de mécontentement au sein de la population. Pour le politologue Geoffroy-Julien Kouao interrogé par TV5 Monde, il ne s’agira pas d’un simple remaniement, mais d’un véritable changement de l’équipe gouvernementale pour préparer la présidentielle de 2025. « Il (Alassane Ouattara) veut accélérer ses grands travaux », donc « c’est une manière pour lui de dire “je comprends ce que vous ressentez, je vais mettre en place de nouveaux collaborateurs” » qui auront comme responsabilité de « juguler cette inflation ».
Plusieurs noms circulent déjà pour sa succession à la Primature, comme Fidèle Sarassoro l’actuel directeur de cabinet d’Alassane Ouattara ou le secrétaire général de la présidence Abdourahmane Cissé. Deux hommes considérés comme ayant une plus grande influence politique que Patrick Achi.
L’élection présidentielle de 2025 se profile, et les trois grands partis commencent déjà à se placer en ordre de bataille. D’après les analystes, Alassane Ouattara pourrait avoir besoin d’un gouvernement de mission pour renforcer la cohésion sociale, en mélangeant technocrates et politiciens. Une manière, peut-être, de répondre aux préoccupations des populations dans un contexte économique marqué par l’inflation.
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