En prison depuis plus de trois ans, l’opposante politique est sujette à la violation de ses droits fondamentaux. Une situation qui inquiète la professeure Vicentia BOCO. Dans une déclaration ce 07 avril 2024, elle alerte sur la cruauté du régime carcéral auquel est soumise l’ancienne ministre de la Justice.
« Le médecin que je suis refuse d’accepter qu’un détenu puisse ne pas avoir accès à des soins adéquats », peut-on lire dans les premières lignes de la publication de Vicentia BOCO. Elle attire ainsi l’attention sur la situation de Reckya Madougou qui serait de plus en plus malade en prison où on lui refuse de s’offrir les services d’un médecin de son choix pour des soins adéquats. De plus, elle est privée de contact physique et téléphonique avec ses enfants. Ce qui rend encore plus inquiétant son cas selon l’enseignante béninoise.
Mais derrière tous ces supplices infligés à l’ex-Garde des Sceaux, Vicentia BOCO lit la réelle volonté du pouvoir en place de faire taire toutes voix discordantes. Cependant, « il est important de savoir faire la différence entre le droit des individus et notre besoin de faire souffrir ceux qui ne pensent pas comme nous », prévient-elle. Elle appelle donc les geôliers de Reckya Madougou à revoir leur manière de faire, en ayant à l’esprit que l’histoire a de la mémoire.
« Les héros ne sont pas ceux qui ont été les plus méchants ou les plus violents ou les plus meurtriers. Les héros sont ceux qui ont pansé les blessures des cœurs et des âmes des hommes. Les héros sont ceux qui ont pansé les plaies, donné du pain, étanché la soif, donné la joie. », a écrit Vicentia BOCO à l’endroit du président béninois Patrice Talon. À ce dernier, elle demande également de prendre les dispositions nécessaires pour faire respecter les droits de Reckya Madougou. Car, prévient Vicentia BOCO, le chef de l’État sera le « seul comptable de ce qui pourrait advenir à elle [Reckya Madougou, NDLR] et aux autres détenus politiques ».