La population béninoise est confrontée depuis quelques jours à la flambée des prix du gaz domestique. Sur les réseaux sociaux, la colère gronde, tandis que l’efficacité des mesures du gouvernement est remise en question alors que la population continue de faire face à une flambée des prix.
Koffi Eganhoui
La hausse des prix du gaz domestique au Bénin a surpris et inquiété les béninois. Les bouteilles de gaz de 6 kg, auparavant vendues à 5 200 FCFA, sont désormais proposées à 7 000 FCFA, voire plus à certains endroits. Les bouteilles de 12 kg, qui coûtaient un peu plus de 9 000 FCFA, se négocient désormais jusqu’à 14 000 FCFA. Cette augmentation a également engendré une hausse des prix du charbon de bois et du bois de chauffe, exerçant une pression financière supplémentaire sur les ménages déjà fragilisés par la situation socio-politique du Bénin.
La colère croissante de la population
Bien que les raisons exactes de cette augmentation restent floues, certains l’attribuent à une spéculation, elle-même provoquée par les mesures prisons contre le Niger suite au coup d’état du 26 juillet. Des distributeurs de gaz domestique sont suspectés de tirer profit d’une augmentation généralisée des prix des hydrocarbures pour maximiser leurs profits. Par exemple, l’essence est passée de 580 à plus de 700 francs CFA en moins de deux mois. Sur les réseaux sociaux, la colère gronde, d’autant plus que cette flambée des prix impacte d’autres sources d’énergie domestique.
Réaction du ministère du commerce
Le gouvernement du Bénin a donc très vite réagi. La ministre Shadiya Assouman de l’industrie et du Commerce, a publié un communiqué le 25 août pour mettre en garde les distributeurs de gaz domestique contre les augmentations illégales des prix, en soulignant que cela constituait une violation des lois en vigueur. « Selon les articles 37 et 57 de l’ordonnance 20/PR/MFAEP du 5 juillet 1967, rappelle le communiqué, tout dépassement des tarifs fixés par la structure de prix officielle est considéré comme une infraction ». La Ministre a également pris des mesures pour que les consommateurs puissent signaler les augmentations de prix illégales à travers le numéro vert 113.
Mesures prises et échec apparent
Malgré les déclarations et les actions entreprises par la ministre, qui se résume essentiellement au contrôle, la flambée des prix du gaz persiste. Les citoyens constatent que les mesures gouvernementales n’ont pas réussi à inverser la tendance à la hausse des prix ni à décourager les distributeurs de recourir à des pratiques spéculatives. Les critiques pointent du doigt l’absence de sanctions visibles pour les contrevenants, ce qui remet en question l’efficacité globale des mesures prises. La confiance du public dans les autorités est également mise à l’épreuve, car ils attendent des actions plus fermes et des résultats concrets pour alléger leur fardeau financier.