Bénin : les clarifications du gouvernement sur l’affaire démolitions à Togbin

Bénin : les clarifications du gouvernement sur l’affaire démolitions à Togbin

La récente vague de démolitions à Togbin, un secteur côtier proche de Cotonou, a déclenché une tempête de réactions dans le rang des personnes affectées. Ces actions, qualifiées d’expropriations manu militari par les victimes, ont soulevé d’importantes questions sur les droits des citoyens face aux projets gouvernementaux. Reçu par Canal 3 Bénin, ce dimanche 3 mars 2024, le Secrétaire Général et Porte-parole du gouvernement, Wilfried Léandre Houngbédji, s’est exprimé sur le sujet, en tentant de dissiper les malentendus.

Les vidéos virales montrant des résidents de Togbin désemparés par la perte de leurs maisons ont mis en lumière sur l’amertume des victimes d’expropriation. Elles dénoncent un manque de dédommagement adéquat et une communication insuffisante de la part des autorités, des allégations qui ont rapidement gagné l’attention publique et internationale. Face à cette vague d’indignations, Wilfried Léandre Houngbédji a apporté des clarifications, en soulignant que les procédures légales d’expropriation avaient été respectées.

« Dans tous les cas, quand il y a expropriation, il doit y avoir préalable et juste dédommagement. Ce que la loi a prescrit. Les services compétents de I’État ont engagé les procédures nécessaires en I’espèce pour recenser toutes les personnes affectées par le projet, leur demandant de participer à la démarche qui doit aboutir au dédommagement des uns et des autres », a déclaré le porte-parole du gouvernement avant de poursuivre : « Certains ont fait la démarche comme cela a été demandé, de bout en bout, et ont été dédommagés. D’autres n’ont pas voulu s’associer, ont essayé de faire du dilatoire, de la résistance pour ne pas participer parce que c’est une zone qui intéresse les uns et les autres. On veut bien y rester. Donc, ils ne se sont pas soumis à l’exercice. Les services compétents, la commission d’expropriation, les services qui s’occupent de dédommagements ont fait les relances qu’il faut et il vous souviendra qu’à un moment donné, passé les délais, le Ministre du Cadre de vie a fait, à nouveau, un communiqué pour donner un nouveau délai supplémentaire aux derniers qui étaient encore là. Ils étaient deux ou trois, pour avoir à libérer les lieux. Faute d’avoir l’accompagnement de ces personnes, I’administration a dû se porter devant la Cour spéciale des affaires foncières qui est compétente en matière foncière dans le Grand Nokoué et dans certaines Communes voisines comme Tori-Bossito. Et la Cour spéciale des affaires foncières, dans le processus de réédition de sa décision, a dû s’assurer que pour les personnes qui n’avaient pas été encore dédommagées, consignation de leur argent, donc la contrepartie a été faite. S’il n’y avait pas eu de consignation, la Cour aurait considéré que l’Etat, l’administration n’a pas rempli sa part du boulot et n’aurait pas certainement rendu les ordonnances qui ont permis d’aller intervenir ; parce qu’il faut le dire, c’est sur la base de décision judiciaire, in fine, que l’administration a pu aller faire ces opérations. Donc, il apparaît clairement que oui, au jour d’aujourd’hui, certains n’ont pas pris leur argent ».

Selon Wilfried Léandre Houngbédji, les frais de dédommagement ont été « consignés auprès de la caisse des dépôts et consignations de sorte que si aujourd’hui », les concernés « vont faire les formalités nécessaires, le processus de dédommagement va se mettre en branle et la commission fera ce qu’il faut pour que leur argent soit viré sur leurs comptes ».

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