Officiellement, c’est depuis le 26 mars 2024 que la période de transition au Mali a pris fin, conformément au calendrier établi par la junte. Plus d’une semaine après cette échéance, les élections n’ont pas eu lieu et la junte que dirige le Colonel Assimi Goïta est toujours au pouvoir. Dans une action en date du jeudi 28 mars dernier, deux associations de magistrats du pays ont saisi la Cour constitutionnelle pour exiger la fin de la tradition.
Il s’agit de la Référence syndicale des magistrats (Refsyma) et de l’Association malienne des procureurs et poursuivants (AMPP). Ces deux associations, qui regroupent des magistrats du Mali, ont amplifié la pression sur la junte militaire qui est au pouvoir depuis bientôt quatre ans. Dans leur requête, ils demandent à la Cour constitutionnelle de prendre acte de ce que « les autorités actuelles sont sans mandat ou pouvoir pour représenter le Mali ». Puis ils recommandent l’ouverture d’une nouvelle transition qui prendra en compte « toutes les composantes de la Nation, y compris l’armée républicaine » et s’attellera à organiser les élections pour un transfert du pouvoir aux civils le plus vite possible.
Depuis le mardi 26 mars où la transition était censée s’achever, on ne note encore aucune réaction de la part des militaires au pouvoir. L’élection présidentielle qui devrait marquer le retour à l’ordre constitutionnel n’est même plus à l’ordre. Il y a quelques mois, des responsables de la junte annonçaient que la priorité n’est plus d’organiser les élections, mais plutôt d’enrailler la menace terroriste dans le pays. Les organisations de magistrats qui ont saisi la Cour constitutionnelle accusent la junte de nombreuses atteintes aux libertés publiques et justifient leur requête par « l’exigence de la préservation des acquis démocratiques ».