Affaire Steve Amoussou : La société civile togolaise attaque le Bénin

Par un communiqué en date du 25 août 2024, onze organisations de la société civile togolaise dénoncent l’enlèvement de l’activiste Steve Amoussou à Lomé par un groupe d’individus commandés par le directeur du Centre national d’investigations numériques (CNIN). Elles mettent en relief la responsabilité de l’Etat béninois et invitent les autorités togolaises à prendre les décisions qui s’imposent.

Des organisations de la société civile togolaise, prenant acte du communiqué du procureur de la République togolaise près le Tribunal de grande instance de Lomé, faisant état de la non implication du Togo dans le rapt de Steve Amoussou, condamnent fermement cet acte perpétré par un groupe de personnes dirigées par le patron du CNIN/Bénin. Pour ces organisations qui s’étaient déjà prononcées le 22 août 2024 pour déplorer le silence des autorités togolaises, « il est inadmissible et inacceptable qu’un responsable d’une institution ayant en charge la sécurité d’un État entre sur le territoire d’un autre État sans être identifié à la frontière, puis parvenir, dans les mêmes circonstances, à conduire une opération d’enlèvement ». Elles « déplorent et condamnent avec la plus grande fermeté cet acte de provocation, digne de grand banditisme d’État commis par les autorités béninoises, en violation du droit international et des règles de bon-voisinage entre États ».

Les organisations signataires du communiqué assimilent cet enlèvement en terre togolaise par des individus béninois à « un affront et un défi lancés aux autorités en charge de la sécurité de notre pays le Togo ». Pour cela, elles exigent du gouvernement togolais une enquête minutieuse qui situe les responsabilités. Elles appellent également le gouvernement de leur pays à prendre des sanctions et des mesures idoines « pour pallier aux failles et aux défaillances sécuritaires aux frontières du Togo ».

Pour finir, les responsables des mouvements et associations signataires de la note (ALCADES, ASVITTO, GAGL, GCD, GLOB, FDP, LCT, LTDH, MCM, MJS et SEET) invitent la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples, la Commission et la Conférence des chefs d’État et gouvernement de la CEDEAO à réagir à propos de cet incident diplomatique « commis par des autorités béninoises et qui est de nature d’une part, à mettre en danger la liberté et la vie des citoyens de l’espace communautaire, et d’autre part, à nuire gravement aux relations de bon-voisinage entre les peuples ».

Ainsi, ces onze organisations de la société civile togolaise dénoncent sans langue de bois les responsabilités des autorités béninoises dans l’enlèvement de l’activiste Steve Amoussou, un acte qu’elles condamnent fermement.


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