20 septembre 2024

SEME-PODJI : Vaste expropriation sur près de 64 hectares, un délai de 6 mois accordé aux populations

À Sèmè-Podji, une expropriation d’un terrain de 64 hectares, jugé d’utilité publique, a été lancée, suscitant l’inquiétude des habitants. Située à l’est de la Station de traitement des boues de vidange (STBV), cette opération implique la démolition de nombreuses habitations dans le quartier de Sèmè-Okoun.

La nouvelle fait le tour des réseaux sociaux. Des riverains ont récemment exprimé leur désarroi pour avoir constaté des marquages rouges sur leurs propriétés indiquant la zone à raser. Des messages tels que “À casser sur 500 mètres en profondeur” ont été notés, délimitant les secteurs concernés.

Les témoignages recueillis sur place révèlent un sentiment d’abandon parmi les habitants. Jaques, la soixantaine environ, qui s’est installé dans le quartier il y a quatre ans, a déclaré n’avoir jamais été informé de l’utilité publique du domaine. « S’ils avaient informé une seule personne, cela aurait évité bien des problèmes », a-t-il souligné. Un autre résident, confus, a mentionné avoir entendu que la zone était classée comme domaine public, sans avoir reçu d’informations claires sur un éventuel délai de déménagement.

Sur ce vaste terrain, des centaines de maisons, y compris des villas à plusieurs niveaux, sont menacées de destruction. Joints au téléphone, les responsables de la mairie de Sèmè-Podji confirment les faits. L’initiative de démolition ne provient pas de la mairie selon Léopold Babadjihou, directeur des affaires domaniales. Il s’agit d’une instruction émise par le ministère du Cadre de vie. « Nous avons reçu une lettre du ministre nous demandant d’informer les habitants que l’État souhaite récupérer le domaine », a-t-il précisé.

Il a également signalé que les instructions devaient être suivies de manière stricte, incluant une suspension des travaux en cours dans la zone. A ce propos, les autorités communales ont effectué une descente le 23 août 2024 dans la zone pour informer les propriétaires de la situation et les inviter à suspendre les travaux en cours.

Cette opération relève de l’application d’une mesure de sécurité. Comme l’a souligné le directeur des affaires domaniales de la mairie de Sèmè-Podji, l’espace en question ne devrait pas être habité en raison de sa proximité avec la Station de traitement des boues de vidange (STBV), qui génère des nuisances olfactives.

Par ailleurs, le directeur des affaires domaniales de la mairie de Sèmè-Podji ne trouve pas d’explication logique à l’occupation du domaine. Selon lui, aucun des propriétaires n’est dans le registre d’urbanisation de la mairie. C’est un espace où seuls les sinistrés installés par l’État devraient se retrouver sur une partie de la zone. De toute façon, les riverains ont maintenant un délai de six mois pour quitter les lieux. Une décision qui fera couler beaucoup d’encre et de salive dans les prochains mois. De nombreuses familles risquent de se retrouver sans domicile.

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