Le vendredi 2 février 2024 a eu lieu une séance d’échanges entre les transporteurs de touristes de l’embarcadère de Calavi et des représentants du ministère du Tourisme, de la Culture et des Arts. A l’issue de cette concertation, des engagements ont été pris par la Directrice du Développement du Tourisme et consignés dans un procès-verbal. A présent, les transporteurs dénoncent le non-respect de ces mesures.
Déjà plus de quatre mois que des membres de l’Association des Transporteurs de Touristes de l’Embarcadère de Calavi (ATTEC) ont réussi à se faire entendre du ministère du Tourisme. Plusieurs problèmes les avaient poussés à monter au créneau pour donner de la voix et révéler les difficultés auxquelles ils sont confrontés. Il s’agit, entre autres, du manque de considération dont est victime l’ATTEC qui « se sent oubliée et semble ne plus exister à l’embarcadère ». Une formation a même été donnée aux conducteurs et guides touristiques sans qu’elle ne soit impliquée. Les transporteurs ont également émis le vœu d’être dotés d’un « siège pour l’association sur le site ».
En gros, l’ATTEC exigeait une réorganisation du système mis en place sur le site de l’embarcadère de sorte que l’ordre y règne et que l’intérêt des acteurs (guides, transporteurs, et autres) soit priorisé. Les transporteurs réunis au sein de l’ATTEC avaient demandé à la Directrice du Développement du Tourisme et à ses collaborateurs présents à la séance de travail de les aider à « lutter contre les fraudes », d’associer l’association dans « toutes les instances de décision concernant les transporteurs », de réorganiser leurs instances conformément aux textes en vigueur, de « délivrer une quittance à chaque passage de touriste pour justifier les prélèvements faits », de faire en sorte que soit respecté le système de tour, un système à même de garantir l’ordre, la dynamique de groupe et la discipline à l’embarcadère.
Les transporteurs ont l’impression que les guides et conducteurs sont plus considérés qu’eux, si bien qu’au moindre reproche certains disent « qu’ils sont protégés par la Direction de l’Agence Nationale de développement des Patrimoines Touristiques ». Quant aux autorisations, la moitié du nombre dont dispose l’embarcadère serait détenue par une seule personne. De plus, « des personnes qui n’ont aucune autorisation exercent le métier sans être inquiétées » tandis que certains transporteurs ont impunément mis en gage et vendu leurs autorisations. « Dénoncés, la DDT n’a pas eu de réaction. Nos guides et conducteurs que nous avons recrutés et à qui nous payons une rémunération détournent les touristes et les dirigent directement sur l’eau sans passer par le tour. Le site est sale et insalubre Les prélèvements opérés sur nos droits n’ont pas de quittance, donc sans justificatif. », se plaignent-ils. Aussi, exigent-ils un audit de l’Inspection Générale des Finances pour avoir une idée claire de comment sont gérés les sous prélevés. Voilà autant de faits récriminés par l’ATTEC !
Des mois après, rien n’a bougé, dénoncent les transporteurs. A les en croire, l’embarcadère végète toujours dans les mêmes problèmes. L’ATTEC déclare être victime d’un marché de dupe. Pour les transporteurs, la Directrice du Développement du Tourisme, qui « fait du dilatoire pour ne pas avancer », manque d’expériences puisqu’elle peinerait à régenter efficacement le tourisme à Ganvié. L’une des solutions à ces difficultés est, selon eux, de communiquer avec sa hiérarchie et de lui rendre compte pour qu’elle l’aide à élaborer des stratégies devant réorganiser en profondeur la police fluviale. Ces acteurs du tourisme ne cachent pas leur désir de voir une autre personne à la tête de cette direction. « L’homme qu’il faut à la place qu’il faut », martèlent-ils après avoir loué les réformes du gouvernement qui « a mis l’accent sur le tourisme et l’hôtellerie ».