Législatives anticipées en France : les Français veulent essayer le populisme de l’extrême droite

Législatives anticipées en France : les Français veulent essayer le populisme de l’extrême droite

Pris en tenaille par les conséquences socioéconomiques d’un mondialisme frénétique et d’un ultra libéralisme débridé, les électeurs français s’apprêtent à se jeter dans les bras du populisme de droite. Ils ont été convaincus que tous leurs malheurs proviennent de l’immigration.

Par Bruno Charles

Emmanuel Macron est arrivé au pouvoir en 2017 avec la promesse ferme de freiner l’inexorable assenscion du parti fondé par Jean-Marie Le Pen ; il ne voulait pas, disait-il, remettre la clé de l’Élysée à Marine Le Pen en 2027, il va sans doute devoir co-présider le Conseil des ministres avec son jeune porte-flingue Jordan Bardella dès juillet 2024. Ce sera finalement ça, le bilan politique du président du “ni de droite ni de gauche” qui s’est évertué à réduire les partis traditionnels de gouvernement à leur plus simple expression, et à n’avoir en face de lui que le parti extrême de droite, dont il espérait profiter seul de la peur qu’il inspirait. Grossière erreur !

La nuit du 9 juin dernier, après une claque pourtant attendue de ses partisans aux élections européennes, le président Emmanuel Macron a prononcé la dissolution de l’assemble nationale et convoqué de nouvelles élections pour, dit-il, “demander une clarification” aux Français qui ont voté à 31.5% pour la liste du Rassemblement National. On est bien loin d’avril 2002 et du choc que la qualification de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle avait pu causer. 22 ans et un méticuleux processus de “dédiabolisation” plus tard, une victoire du Rassemblement National à une élection en France n’est plus vécu comme un séisme.

Car volontairement ou non, tout a été fait pour pousser le parti fondé par Jean-Marie aux portes du pouvoir. De la banalisation des discours de haine, à la surexposition médiatique des figures qui les portent, en passant par l’introduction dans la loi de plusieurs thématiques chères à l’extrême droite (préférence nationale, suppression de l’abbaya, imigration choisie…) les élites françaises ont ouvert un boulevard au Rassemblement National. D’autant plus que le parti d’extrême droite a progressivement, puis rapidement montré patte blanche au monde des affaires et aux mondialistes qui sont en définitive les seules qui décident de la fréquentabilité d’un programme politique en Occident. Marine Le Pen et Jordan Bardella ont ainsi progressivement abandonné des pans entiers de leur programme économique tels que la sortie de l’euro, l’abrogation de la réforme des retraites, et j’en passe.

Par contre le programme xénophobe, celui autour duquel le parti de Jean-Marie Le Pen a bâti son identité, restera. Après tout, il faut bien trouver quelque chose pour calmer la colère de ces français de plus en plus nombreux qui n’arrivent plus à payer leurs factures. L’élite économique et médiatique française, souvent complice des politiques économiques qui ont décuplé en 3 ans la fortune des 10% les plus riches de France, ont laissé le Rassemblement National dire aux français pauvres que c’est à cause des immigrés, des africains, des syriens, des afgans, des musulmans qu’ils s’appauvrissent. Rien que ça! Maintenant, ils croient joyeusement que c’est la détestation et le harcelement des étrangers qui amélioreraient leur pouvoir d’achat et les délivreraient du wokisme LGBTQ lancinant et débridé. Ils déchanteront bien vite.

Car, elle est passée, l’époque où un gouvernement français pouvait mettre une étoile sur la poitrine d’une catégorie de françaises et de français sélectionnés en fonction de leur origine ethnique ou de leur confession religieuse, comme l’ont fait à partir de 1940, les ancêtres politiques de Jordan Bardella et Marine Le Pen. Après tout, le front national n’a-t-il pas été fondé par d’anciens collaborationnistes pour qui la “solution finale“ nazie n’était « qu’un détail de l’histoire ». Entre 1930 et 1945, le juif était responsable de tous les problèmes de la France, aujourd’hui, ce sont les noirs et les musulmans.

En allant coloniser des peuples loin du son territoire, la France a fait le choix du métissage. Elle, qui n’a jamais tenté de s’intégrer, à défaut de s’assimiler aux us et coutumes de ces peuples, devrait rechercher d’autres moyens que les discours de haine pour assumer son métissage.

Mais peut-être lui faut-il refaire l’expérience d’un régime xénophobe pour mieux apprécier ce qu’elle est devenue.

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