Le procureur chargé du procès historique du massacre du 28 septembre 2009 en Guinée a fait ses réquisitions ce mercredi 22 mai 2024. Ce dernier a requis la réclusion criminelle à perpétuité contre l’ex-président Moussa Dadis Camara et six autres responsables militaires ou gouvernementaux, pour crimes contre l’humanité. Sa défense pourra prendre la parole le 27 mai prochain.
Le procureur Alghassimou Diallo a demandé au tribunal de déclarer Moussa Dadis Camara et ses complices coupables de crimes contre l’humanité, incluant meurtres, assassinats, torture, séquestration, viols et responsabilité de supérieur hiérarchique. Cette demande s’accompagne d’une réclusion criminelle à perpétuité, sans possibilité d’aménagement de peine pendant une période de sûreté de 30 ans. Le magistrat Alghassimou Diallo a refusé toute circonstance atténuante aux accusés, en soulignant leur absence de regrets depuis le début du procès en septembre 2022. Les représentants du ministère public ont rappelé la brutalité des actes perpétrés, avec des témoignages poignants de victimes et de leurs familles.
La défense prendra la parole à partir du 27 mai pour présenter ses arguments. Les avocats des accusés auront l’occasion de contester les accusations et de plaider en faveur de leurs clients. Depuis le début, les accusés, dont Moussa Dadis Camara, ont rejeté la responsabilité des faits qui leur sont reprochés. Camara a affirmé avoir été dépassé et a nié toute implication directe.
Les victimes et leurs familles attendent depuis des années que justice soit rendue pour les atrocités commises en 2009. Ce procès représente, pour elles, un espoir de réparation des dommages subis. Selon le procureur, ces condamnations feraient « peser l’épée de Damoclès sur chacune des têtes des différentes composantes de la nation pour dire que le chemin qu’avaient emprunté ces accusés ici présents est un chemin interdit en droit ».