Les relations entre le Niger et l’Algérie sont secouées par une nouvelle vague de tensions, cette fois-ci liées au traitement des migrants nigériens en situation irrégulière en Algérie. Les autorités nigériennes ont exprimé leur indignation face aux méthodes de refoulement employées par l’Algérie.
La protestation nigérienne
Le Secrétaire Général Adjoint du Ministère des Affaires Étrangères du Niger, Oumar Ibrahim Sidi, a officiellement porté les protestations du Niger contre les méthodes de refoulement des migrants nigériens lors d’une rencontre avec l’ambassadeur d’Algérie au Niger, Bekhedda Mehdi, ce mercredi 3 avril 2024. Cette démarche intervient après que l’Algérie a intensifié ses opérations de rapatriement et de refoulement des migrants subsahariens en situation irrégulière. Selon les autorités nigériennes, les forces de sécurité algériennes emploient des méthodes violentes. Des rafles policières ont été signalées dans certains quartiers de la ville de Tamanrasset, où résident de nombreux ressortissants des pays subsahariens, dont une importante communauté nigérienne.
Oumar Ibrahim Sidi a appelé l’ambassadeur d’Algérie à intervenir auprès des autorités compétentes de son pays pour que les opérations de rapatriement se déroulent dans le respect de la dignité et de l’intégrité des migrants nigériens, ainsi que la protection de leurs biens.
Cette escalade de tensions intervient alors que l’Algérie et le Niger entretiennent des relations historiquement solides, marquées par une coopération dans divers domaines tels que l’éducation et le commerce. Cependant, depuis le coup d’État de juillet 2023, après l’échec de la médiation proposée par l’Algérie au Niger, les deux pays connaissent des périodes de tensions. La question migratoire vient ajouter une touche particulière. Selon le collectif Alarme Phone Sahara, du 1er au 17 janvier, 1 939 migrants ont été expulsés par l’Algérie dans le Sahara à la frontière nigérienne.