Terreur sur le foot au Bénin ???

L’éditorial de Arimi Choubadé

Août 2018, Mathurin de Chacus seul candidat en lice au poste de président de la Fédération béninoise de football. Toute tentative de concurrence étouffée dans l’œuf, écrasée. Bruno Didavi considéré comme l’un des acteurs le plus introduit dans la sphère africaine du football, et qui s’était cru capable de relever le menton a dû retirer sa liste aussitôt après l’avoir déposé, sur la pointe de pied. Sans raison ni justification. Tout s’est déroulé avec une telle brutalité que l’ultime baroud d’honneur des “bannis” fut les 18 voix contre. 56 se sont soumis et un seul a s’est abstenu. C’était plié avant l’heure. Un an plus tard, en pleine ivresse de la qualification historique pour les quarts de finale de la CAN en Égypte 2019, le président lui-même n’a pas hésité à avouer avoir été choisi par le chef de l’État, lui président de la FBF. Rideau !

Août 2022, bis repetita ! Liste unique, président sans concurrent ; cette fois-ci aucune voix discordante n’a été tolérée : 69 voix pour 69 participants, le tout dans un silence de cathédrale. Le bilan ? Personne n’en a dit mot malgré l’absence retentissante des Écureuils à la CAN Cameroun 2022 organisée par l’ami Samuel Eto’o très souvent à Cotonou mais rarement pour y parler foot. L’entame des éliminatoires pour la CAN en Côte d’Ivoire était plus que cauchemardesque avec une double défaite 3-1 contre le Sénégal à Dakar, le 4 juin 2022 et plus déroutant encore 1-0 contre la Mozambique à Cotonou, le 8 juin 2022. Pourtant en août de cette même année 2022 le président prenait son 2eme mandat de 4 ans, penaud.

Pour si peu, la Fbf a connu des tempêtes épiques avec des conférences de presse, des coups de poing manqués, des plateaux médias incandescents, des débats houleux dans les bureaux, les associations de supporters, les cafétérias, partout dans le pays. Cette fois-ci, Même le parlement n’a pu piper mot parce qu’exclusivement rempli de députés du régime, sur le modèle nord-coréen. Pour mieux appréhender le phénomène de l’exclusion voire de l’autocratie, il fallait visiter le Bénin d’après 2016. Ce n’est pas seulement une affaire d’élections politiques ; le football n’y échappe pas. Tout va de travers mais les acteurs n’osent pas en parler. C’est dans cette ambiance de morphine que l’écusson Écureuil passe à Guépard sans murmure ni remous. Le président a dit. Point final. En Côte d’Ivoire en janvier-février 2024 à la fête du football africain point d’Écureuils-Guépards. C’était prévisible.

Néanmoins, Pépé Mathurin a bel et bien un bilan à défendre auprès de qui de droit. Il n’a pas passé ces deux mandats entre repos maladie et cigares exclusivement. Le championnat national est désormais sous le contrôle de l’entourage du chef de l’État. Le titre de champion se dispute désormais chaque saison entre le club du fils du Président de la République, Coton Sport du Bénin et celui de la Loterie nationale du Bénin, Loto Popo sous l’entière tutelle du gouvernement. La plupart des anciens sponsors privés du football béninois dont un certain Sébastien Ajavon sont rentrés dans leur coquille ou pris le maquis pour ne pas se confronter à une machine qui broie tout sur son passage. L’histoire de la CAN foot du Bénin s’arrête pour le moment à 4 participations dont deux consécutives (2008, 2010) et un quart de finale en 2019.

Foot béninois cherche désespérément libérateur !!!

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