Probable révision constitutionnelle : Valentin Djènontin appelle les Béninois à s’unir contre “l’autocratie”

Bénin/message de Valentin Djènontin : Simon Narcisse Tomety y voit « un bilan exhaustif, implacable et interpellateur » de la gouvernance de Patrice Talon

Au Bénin, la menace d’une révision de la Constitution devient de plus en plus persistante. En homme averti, l’ancien député Valentin Djènontin exhorte le peuple béninois à s’unir contre toute tentative d’autoritarisme. Il rappelle que la stabilité d’une nation repose sur la préservation de ses principes démocratiques. L’histoire du Bénin étant bâtie sur la lutte pour la démocratie, Valentin Djènontin appelle à la résistance face à toute menace pesant sur les fondements de la République.

Lire ci-dessous l’intégralité de son message :

<<ALERTE ROUGE : NOUVELLE REVISION DE LA CONSTITUTION DU BENIN

Béninoise,
Béninois,
Chers compatriotes,

A peine sommes-nous rentrés dans la nouvelle année que l’urgence me pousse à m’adresser au peuple, aux responsables des confessions religieuses, aux responsables des corps constitués, aux secrétaires généraux des centrales syndicales, aux responsables des organisations de défense des droits de l’homme, paysannes et étudiantes, aux intellectuels, aux chefs des partis politiques, aux sages et notables, aux institutions régionales et internationales dans une alerte rouge en raison de la gravité et de l’urgence du chaos qui se profile à l’horizon.

Dans le journal télévisé de l’ORTB du mercredi 27 décembre 2023, il a été diffusé un reportage passé inaperçu car dissimulé derrière un flou artistique fait à dessein. L’élément sujet de notre analyse a été mélangé avec plusieurs autres extraits tirés de l’interview accordée par le Président Patrice TALON à deux journalistes de l’ORTB.

Cette tentative de brouiller les pistes en diluant dans les flots de l’actualité une information aussi capitale est justement ce qui m’a fait prêter attention.

Béninoises, Béninois, chers compatriotes,

Des Présidents d’institutions et des députés en exercice, tous membres de la mouvance présidentielle affublés du ministre de la Justice, principal animateur d’un pseudo-dialogue inter-institutionnel se sont réunis le 22 décembre 2023 passé. Au menu de leurs échanges, une nouvelle révision de la constitution après celle de 2019 restée célèbre pour avoir été faite en pleine nuit, à minuit passé, alors que le peuple dormait, par des députés de la 8ème Législature nommés puis investis dans le sang.

Le reportage passé inaperçu n’a pas retenu l’attention du grand nombre. Tout cela est fait à dessein pour surprendre le peuple ((SURGIR – AGIR – DISPARAÎTRE).

Le Président de l’Assemblée nationale Louis VLAVONOU déclare ; je le cite : « Nous qui sommes ici, nous représentons la Nation tout entière, c’est les institutions de la République et nous sommes comme une assemblée constituante parce que ce qui se discute et ce qui se fait ici est au-delà de nos pauvres personnes, c’est la refonte totale de tout le système qui est en jeu »

Quelle prétention !

Quelle arrogance !

De quelle légitimité juridique se prévalent les organisateurs de cette rencontre pour s’autoproclamer « assemblée constituante » selon les mots mêmes de VLAVONOU Louis ?

Les personnes présentes à cette rencontre représentaient une famille politique et des intérêts bien identifiés. Alors de quelle ascendance juridique se prévalent-ils pour ainsi usurper les prérogatives dont seul le peuple souverain est dépositaire ?

Ce dialogue inter-institutionnel n’en est pas un. C’est la énième tentative d’un régime agonisant pour se survivre à lui-même sous une forme ou sous une autre.

« Une assemblée constituante, souvent abrégée en constituante, aussi appelée convention constitutionnelle, est une institution collégiale avec pour tâche la rédaction, ou l’adoption, d’une constitution, c’est-à-dire le texte fondamental d’organisation des pouvoirs publics d’un Etat ».

En étant l’instigateur principal de cette nouvelle révision, le Président Patrice TALON sème une fois de plus les graines du trouble, du conflit et potentiellement de la guerre.

Je vous invite à suivre l’intégralité du reportage relatif au fameux dialogue inter-institutionnel.

Réunir les présidents d’institutions, députés et quelques cadres pour une refonte totale de tout le système politique ; pourquoi et à quelle fin ?

L’initiative de cette réunion partisane est clairement un aveu d’échec. La preuve est enfin faite ; plus rien ne va dans notre pays au point où la seule voie honorable pour le relancer passe indubitablement par le dialogue national inclusif de toutes les tendances et de toutes les forces vives du Bénin. Ce qui à ce jour reste l’une des principales revendications de l’opposition.

La refonte totale de tout le système ne peut être laissée à la seule classe politique ; à plus forte raison aux seuls copains du Président de la République qui depuis avril 2016 sous la rupture ont été ses complices dans ce qu’il convient d’appeler l’échec total des réformes politiques de l’ère TALON.

Quel gâchis ? Quelle ruine ?

Tout ce désordre qui a déstructuré l’administration béninoise, détruit les partis politiques, divisé les familles, les amis, fragilisé l’unité nationale avec une profonde fracture entre privilégiés et une population maintenue dans la pauvreté, pour finir par claironner qu’il faut à nouveau après huit ans d’errance, faire une refonte totale du système politique ?

Comment expliquer qu’après les crimes de masse, les tueries, les assassinats, les exils forcés, les emprisonnements ; tout ça au nom de réformes, on veuille à nouveau opérer une refonte dont on connaît d’avance les objectifs réels ?

Quelle forfaiture !

Quelle trahison !

Le stratagème n’a pratiquement pas changé. En 2019, c’était déjà au détour d’un supposé dialogue politique avec les mêmes amis déguisés en acteurs politiques, que les partis UP, BR et FCBE à l’époque fraîchement arrachée au Président YAYI, avaient en catimini obtenu la révision de la constitution.

Chers compatriotes,

En raison de la gravité de ce que je viens de décrire, je vous prie d’excuser à l’avance la dureté de certains propos de mon intervention.

Après avoir visualisé l’élément ci-dessus le samedi 30 décembre 2023, j’ai été profondément choqué, consterné et indigné en me rendant compte de la prétention des présidents d’institution en général et celle du président de l’Assemblée nationale en particulier, Monsieur Louis VLAVONOU qui considère la réunion de quelques soumis au pouvoir comme une assemblée constituante.

C’est suffisamment grave lorsque ces propos viennent de la bouche du président de l’Assemblée nationale qui, de surcroît est un officier supérieur de la Douane, censé comprendre a priori le sens du vocable « assemblée constituante ».

A présent, il est clairement établi que le Président Patrice TALON est une menace permanente pour la paix.

Le plus ahurissant est que Patrice TALON soit en permanence dans la ruse, la manipulation et le déni total.

Pourquoi s’en prenait-il au Président Boni YAYI lors de la rencontre du lundi 27 novembre 2023 après sa lettre de saisine des organisations internationales sur la situation politique préoccupante et critique au Bénin ?

Nous devons commencer très sérieusement à nous préoccuper de cette tendance du président de la République à croire fermement en une conception fausse de la réalité.

Pourquoi faire tout le temps du bruit pour réfuter l’évidence et contraindre l’opinion publique à admettre pour vrai de gros mensonges ?

Pour aider à la pleine compréhension de ma pensée, un petit rappel historique de la vie politique de notre pays s’impose.

De 1972 à 1989, le Bénin a connu le régime militaro marxiste-léniniste du Président Mathieu KEREKOU avec sa dictature.

Sous l’égide du Parti Communiste du Bénin, le valeureux peuple béninois a mené une lutte sacrificielle jusqu’à la chute du régime de KEREKOU. La date du lundi 11 décembre 1989 reste mémorable.
La Conférence souveraine des Forces vives de la Nation de février 1990 a donné un nouvel espoir au peuple souverain avec l’ouverture de l’ère démocratique.

Le peuple béninois par référendum s’est doté de la Constitution du 11 décembre 1990 avec les institutions de contre-pouvoir et de protection des libertés publiques.

Cette constitution a traversé les régimes SOGLO, KEREKOU, YAYI un quart de siècle durant et résisté aux tentatives de révision.

A l’avènement du Président TALON, au nom de fallacieuses réformes égoïstes, il a introduit un projet de révision de la constitution conduit par le ministre de la Justice, Joseph DJOGBENOU auquel le parlement a fait échec le 04 avril 2017.

Avec ses députés du Bloc de la Majorité Présidentielle appuyés par le ministre de la Justice, Sévérin Maxime QUENUM, il a fait introduire pour une deuxième fois une proposition de révision de la constitution.

Avec bravoure, témérité et un sens élevé de patriotisme, les députés de l’opposition de la 7ème Législature ont bloqué le 05 juillet 2018 cette 2ème aventure.

Pris comme des ennemis par Patrice TALON, ces dignes fils ont été soumis aux persécutions et représailles politiques ; ce qui a conduit ou bloqué certains d’entre nous en exil.

Les faits nous donnent aujourd’hui raison sur les velléités malveillantes du régime de la rupture.

C’est le moment pour moi de réfuter totalement en tant que témoin et acteur de la 7ème législature les affirmations de certains journalistes que j’ai récemment suivis sur une chaîne privée béninoise en ligne.

Aux dires de ces journalistes, le Président TALON a eu le mérite de vouloir réduire les pouvoirs exorbitants du Président de la République contenus dans la Loi N° 90-32 du 11 décembre 1990 portant Constitution de la République du Bénin ; mais il en avait été empêché par les hommes politique de l’opposition en l’occurrence la minorité parlementaire de la 7ème législature.

Il s’agit d’une parfaite contre-vérité. Le candidat Patrice TALON avait effectivement axé sa campagne sur les réformes politiques et institutionnelles qui devraient aller dans le sens de la réduction des pouvoirs du président de la République au profit du renforcement des contre-pouvoirs. C’était une manipulation de plus pour accéder au pouvoir d’Etat.

Dès les premiers mois qui ont suivi son investiture, il a jeté à la poubelle tout son projet de société pour appliquer du machiavélisme.

Dans les deux textes de révision constitutionnelle rejetés par les députés de la 7ème législature, nulle part, les prérogatives du président de la République n’avaient diminué ; bien au contraire, il les a fortement augmentées et renforcées au point d’affaiblir et d’instrumentaliser la justice en faisant prendre d’assaut le Conseil Supérieur de la Magistrature par deux autres ministres du gouvernement, en plus du seul Garde des Sceaux qui a toujours été membre dudit conseil. Il a même augmenté le nombre de personnalités extérieures à la magistrature dans le but de réduire l’influence des rares magistrats qui y siégeaient.

Le Président Patrice TALON n’a jamais été un homme de parole. Les exemples sont légion.

La CEDEAO, l’UEMOA, l’ONU et les différentes chancelleries accréditées près le Bénin, ont la responsabilité face à l’histoire de faire barrage à cette course effrénée du dirigeant béninois, une course vers le gouffre et le chaos. C’est le moment plus que jamais de réagir en interpellant Patrice TALON et en le rendant seul responsable des conséquences prévisibles de ses choix politiques désastreux.

Élu pour un mandat de 5 ans, TALON en a fait 5 ans plus 45 jours, avant de se porter à la tête du pays pour un second mandat dans des conditions dignes de la Corée du Nord, en faisant couler le sang de ses compatriotes, en emprisonnant et en exilant les plus engagés contre sa dictature et en méprisant publiquement la souveraineté du Peuple.

C’est lui qui aujourd’hui médite une seconde révision opportune de la constitution en l’intervalle de 4 ans et aux mépris des risques encourus.

Mon alerte s’adresse particulièrement à la CEDEAO très experte à jouer au médecin après la mort dans le meilleur des cas.

Chers compatriotes, je vous fais une confidence. En 2018, alors que le Président Patrice TALON manigançait pour exclure l’opposition des élections législatives, une délégation de l’opposition composée du professeur Victor TOPANOU, des honorables députés Nourénou ATCHADE, Simplice Codjo DOSSOU et moi-même Valentin DJENONTIN-AGOSSOU, s’était rendue au siège de la CEDEAO à Abuja avec un mémorandum pour rencontrer le Président de la Commission avec qui nous avions préalablement pris un rendez-vous. Sur place, nous avions été reçus par le commissaire de la CEDEAO au département des affaires politiques, paix et sécurité, le Général Francis Awagbè BEHANZIN du Bénin.

Nous avons eu la désagréable surprise de remarquer plus tard que, non seulement la CEDEAO n’a rien fait pour empêcher la supercherie, mais elle a en plus validé ladite élection malgré les multiples assassinats et autres troubles, sans évoquer les arrêts de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples.

Les législatives de 2019 ont permis à Patrice TALON de s’offrir une assemblée monocolore de 83 députés à la 8ème législature. Ils votaient les yeux fermés toutes les énormités qu’on leur soumettait sans lecture et sans compréhension du contenu des lois dont ils vont souvent chercher l’explication à la CENA.

Finalement, on se demande à quoi sert en réalité la CEDEAO, cette organisation supra nationale ?

Récapitulons.

En huit ans de gouvernance, voici comment le Président Patrice TALON a malmené les textes fondamentaux de la République.

  • 4 avril 2017 : première tentative de révision de la constitution du 11 décembre 1990.
  • 5 juillet 2018 : deuxième tentative de révision de la constitution du 11 décembre 1990.
  • 17 septembre 2018 : Loi N°2018-23 portant charte des partis politiques en République du Bénin. La Loi N°2001-21 du 21 février 2003 portant charte des partis politiques venait ainsi d’être abrogée.
  • 1er Février 2019 : Décision DCC EL 19-001 instituant le « certificat de conformité », une pièce illégale inventée par la Cour Constitutionnelle DJOGBENOU afin d’exclure tous les partis politiques de l’opposition des élections législatives de 2019.
  • 03 septembre 2018 : Loi N° 2018-31 portant code électoral en République du Bénin. Sous le fallacieux prétexte de réformer le système partisan et électoral, le Président TALON s’est engagé à remplacer la Loi 2013-06 du 25 Novembre 2013 portant code électoral en République du Bénin qui a été le fondement de plusieurs élections et qui l’a fait élire lui-même revenu d’exil sans heurts dans une paix absolue.

Malgré les vives critiques de l’opposition, de l’opinion nationale et internationale, des juristes de haut niveau ; les députés de la mouvance présidentielle à l’Assemblée nationale regroupés dans le Bloc de la Majorité Présidentielle (BMP) ont voté la Loi N°2018-31 du 03 Septembre 2018 portant code électoral en République du Bénin.

Il convient de souligner que les lois de 2018 portant charte des partis politiques et code électoral ainsi que le certificat de conformité n’ont servi qu’à organiser les seules élections législatives de 2019 ; l’objectif étant simplement d’exclure les partis politiques de l’opposition aux fins de nommer dans le sang les préposés aux lois de 2019 appelés députés de la 8ème législature.

        Après avoir tué, emprisonné, exilé les Béninois et installé ses commis dans le sang avec des chars de guerre ; Patrice TALON fait voter de nouvelles lois électorales d’exclusion, de tripatouillage, de tricherie et de ruse pour les élections communales de 2020 et la présidentielle de 2021.
  • 07 novembre 2019 : Loi N° 2019-40 portant révision de la loi numéro 90-32 portant constitution de la République du Bénin.
  • 15 novembre 2019 : Loi N°2019-41 portant charte des partis politiques en République du Bénin ;

L’Assemblée nationale a délibéré et adopté cette loi en sa séance du 07 Novembre 2019.

  • 15 novembre 2019 : Loi N°2019-43 du 15 Novembre 2019 portant code électoral en République du Bénin.

L’Assemblée nationale a délibéré et adopté cette loi en sa séance du 13 Novembre 2019.

Si pour la charte des partis politiques, TALON a fait simplement modifier quelques articles de la loi N°2018-23 du 17 septembre 2018, quant au code électoral, il a carrément rangé la loi N° 2018-31 du 03 septembre 2018 qui lui a permis de nommer ses députés. Pourquoi ?
L’enjeu des communales de 2020 (élections charnières vers 2021) et la présidentielle de 2021 était tel qu’il fallait tout mettre à plat afin d’inventer de nouvelles méthodes plus sophistiquées d’exclusion, de ruse, de rage, de tricherie et de tripatouillage pour mieux voler les élections communales de 2020 et la présidentielle de 2021.

  • 04 juin 2020 : Loi N° 2020-13 du 04 juin 2020 portant interprétation et complétant la Loi N° 2019-43 du 15 novembre 2019 portant code électoral.

C’est en plein processus d’installation des conseils communaux et d’élection des maires comme de leurs adjoints aux lendemains des communales de 2020 que le régime de Patrice TALON, au mépris des normes communautaires et des règles de bienséance, est retourné à l’assemblée nationale modifier le code électoral avec ‘’une proposition de loi interprétative’’ pour la nomination des maires et des Chefs d’arrondissement.

Chers compatriotes et citoyens du monde, voilà le passif de Patrice TALON en matière de législation électorale au Bénin.

Quatre tentatives de révision et deux révisions de constitution en 8 années de gouvernance, avec des centaines de béninois tués, en prison, en exil, ou en clandestinité. C’est excessif pour une constitution qui a permis à trois présidents (SOGLO, KEREKOU, YAYI) de gouverner le Bénin durant 25 ans sans effusion de sang et en toute quiétude.

Examinez les 3 versions de révision constitutionnelle sous Talon (2017 ; 2018 ; 2019) et vous verrez les variations des objectifs. Aucune réforme sérieuse ; rien que des machinations pour conserver le pouvoir dans un climat de terreur.

Quatre années après la révision de 2019, qu’est-ce qui pourrait objectivement justifier une nouvelle révision de la constitution à 2 ans de la fin du 2ème et dernier mandat de TALON si ce n’est pour s’accrocher au pouvoir ?

Le Bénin n’a jamais connu une aussi grande instabilité juridique en matière électorale.

Patrice TALON s’apprête à réviser à nouveau la constitution béninoise aux fins de la formater selon ses ambitions pour les élections générales de 2026, qu’il souhaite reporter en 2028 en distribuant aux conseillers municipaux, communaux, aux députés et à lui-même un bonus, une rallonge de deux ans. Voilà l’appât pour faire adhérer les élus.

Contrôler les parrainages, soumettre davantage les institutions de la République, voler sans jamais répondre de ses crimes devant la Haute Cour de Justice sont les autres objectifs de la refonte totale du système en préparation pour permettre à Patrice TALON de demeurer au pouvoir à vie.

Chers honorables députés, prenez garde de ne tomber dans cette fosse qui portera sûrement préjudice au peuple, à vos progénitures et à vous-mêmes.

A présent, par amour et au nom des liens d’affinité, je me permets de prodiguer quelques conseils à certaines personnalités de ce fameux groupe, bras opérationnel du complot contre le Peuple.

  • Professeur Dorothée SOSSA.

Je vous connaissais depuis que vous étiez professeur au lycée polytechnique de Porto-Novo. Mes camarades qui vous avaient eu comme professeur en Finances Publiques si mes souvenirs sont bons vous décrivaient comme un homme de grande probité.
Au-delà de ce souvenir lointain, j’avais été très proche de vous dans ma fonction de Garde des Sceaux, ministre de la Justice quand vous étiez Secrétaire Permanent de l’OHADA. Nous avions assez collaboré sur plusieurs dossiers et dans les conférences des ministres de la Justice de l’UEMOA. J’avais gardé de vous le souvenir d’un haut cadre humble et très compétent.
Nous avons ensemble je le sais le souci du droit et de la justice ; de plus notre éducation Mahi nous interdit formellement d’être du rang de ceux par qui le malheur arrivera.

Pour avoir présidé le supposé dialogue politique et participé à la rédaction du projet de révision constitutionnelle de 2019, votre crédibilité dans l’opinion a pris un coup. Veuillez ne pas en rajouter.

  • Maître Yvon DETCHENOU, Garde des Sceaux, ministre de la Justice et de la Législation.

Vous portez un patronyme très respectable.

Votre géniteur, le Professeur Antoine DETCHENOU, ancien Directeur charismatique de l’emblématique CEG Gbégamey est une personnalité de grande notoriété. Je vous prie d’honorer sa mémoire en demeurant digne et d’éviter de vous mêler à ce sordide plan.

Vous êtes originaire comme moi de Covè et plus précisément du quartier Hounso, le quartier de ma génitrice. Dans la tradition Mahi, vous êtes considéré comme mon petit oncle maternel. Il est donc de mon devoir de vous prier de nous épargner de cette ignominie.

  • Conseiller Nicolas ASSOGBA.

Magistrat de renom très compétent, vous avez été mon Conseiller Juridique au ministère de la Justice. Vous n’avez sûrement pas oublié l’amour et le respect que je porte à votre personne en tant qu’aîné et ma bataille dans les conditions que vous savez pour votre promotion à la Cour Suprême puisqu’homme de justice et chrétien, j’avais été contre la brimade dont vous faisiez à tort ou à raison l’objet.

Vous savoir finalement proche du régime sanguinaire et barbare de la rupture m’attriste vous connaissant très intellectuel et défenseur de la vérité.

Vous voilà à nouveau emballé dans une entreprise périlleuse pour la paix au Bénin.

Je vous en prie, faites honneur aux valeurs que nous avons jadis défendues ensemble contre vents et marées. Que l’histoire ne retienne pas plus tard votre nom au nombre de ceux qui ont comploté contre la paix et la sécurité du pays.

Peuple Béninois et chers compatriotes, cette bataille est la nôtre.
Ensemble, nous devons relever le défi en barrant la route à cette révision constitutionnelle maléfique.

Souveraineté au peuple !

Victoire au peuple !

Foi et espérance !

Valentin DJENONTIN-AGOSSOU>>

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