Les gouvernements de transition du Burkina Faso et du Niger ont annoncé leur retrait du G5 Sahel, une alliance régionale créée en 2014 pour lutter contre le terrorisme dans la région. Cette décision, prise en toute souveraineté, soulève des questions cruciales sur l’efficacité des mécanismes régionaux de sécurité et sur la capacité de ces alliances à répondre aux défis complexes de la lutte contre l’insécurité au Sahel.
Des objectifs non atteints par le G5 Sahel
Le G5 Sahel, composé de la Mauritanie, du Burkina Faso, du Mali, du Niger et du Tchad, avait pour mission de mutualiser les capacités et les moyens pour faire du Sahel un espace sécurisé. Cependant, les porte-paroles des gouvernements burkinabè et nigérien ont souligné que, près de neuf ans après sa création, l’organisation peine à atteindre ses objectifs initiaux. Les ambitions légitimes des États membres de créer une zone sécurisée et développée sont confrontées à des “lourdeurs institutionnelles” et à des obstacles qui ont poussé le Burkina Faso et le Niger à redéfinir leur engagement comme leur allié, le Mali.
Les gouvernements ont mis en avant des “pesanteurs d’un autre âge” qui entravent la réalisation des aspirations des États membres. Ils ont clairement indiqué que le G5 Sahel ne peut servir les intérêts étrangers au détriment de ceux des peuples du Sahel. Le Mali avait déjà effectué un retrait similaire en mai 2022.
Le Burkina Faso et le Niger ont souligné leur intention de maintenir une dynamique de coopération au sein de l’Alliance des États du Sahel. Cette nouvelle alliance, créée en septembre dernier par le Burkina Faso, le Mali et le Niger, vise également à promouvoir la souveraineté, la sécurité et le développement dans la région. Les gouvernements ont exprimé leur engagement continu pour reconquérir leurs territoires, restaurer la paix et la sécurité, et favoriser un développement partagé pour les peuples du Sahel.