Le ministre de la Santé Benjamin Hounkpatin était au parlement ce mercredi 12 avril 2023 pour répondre à des questions orales du député Dakpè Sossou, au sujet de la gestion du CNHU de Cotonou. Au cours du débat qui a suivi les réponses du ministre, le député de l’opposition Gafari Adéchokan a attiré l’attention du gouvernement sur les failles de l’interdiction aux médecins agents permanents de l’État (APE) d’offrir des prestations dans le privé.
Le député du groupe parlementaire Les Démocrates est parti des dysfonctionnements observés dans la prise en charge des malades au CNHU de Cotonou. Il démontre que cet hôpital semble devenir un chemin plus court vers la mort. « Les derniers épisodes développés au CNHU en disent long. Avec seulement une panne d’électricité, plusieurs morts de patients aux urgences ! Beaucoup d’autres pannes d’électricité surviennent et des patients meurent. Et cela se passe sous silence (sic) », argumente-t-il. Le parlementaire prend ainsi le contre-pied du ministre Hounkpatin qui, dans son exposé, affirmait que le CNHU se porte plutôt bien et serait une référence aujourd’hui en matière de soins de santé. « Dans un hôpital de référence, le malade qui entre devrait être pris en charge systématiquement. Or, c’est le contraire qui se passe aujourd’hui dans cet hôpital dit de référence, devenu un mouroir pour les malades. Avant toutes prises en charge, beaucoup de tracasseries liées aux formalités d’entrée sont exigibles aux patients », lui rappelle Gafari Adéchokan.
Pour ce dernier, l’une des principales causes des difficultés rencontrées par le CNHU aujourd’hui est la réforme ayant abouti à la suppression de l’exercice en clientèle privée pour les médecins agents permanents ou contractuels de l’État, surtout les spécialistes. Il explique que des hôpitaux privés disposent de meilleurs plateaux techniques mais n’ont pas les médecins spécialistes pour consulter les patients aux revenus moyens. « Dès lors, obtenir un rendez-vous dans ces conditions devient un parcours du combattant. La liste d’attente est longue.(…) C’est une mauvaise politique, il faut libérer les spécialistes ! », a lancé le parlementaire à l’endroit de Benjamin Hounkpatin. Gafari Adéchokan a par ailleurs exhorté le gouvernement à renforcer le plateau technique du CNHU et à fournir du matériel de monitorage et des respirateurs à cet hôpital.