Au fur et à mesure que les jours s’égrènent, le Bénin se dirige à grands pas vers les élections générales de 2026. Lesquelles élections risquent de ne pas couvrir toute l’étendue du territoire pour des raisons d’insécurité. Une situation de plus en plus préoccupante, mais insuffisante pour reporter ces élections, selon le Professeur Théodore Holo.
C’est un secret de polichinelle aujourd’hui que le Bénin dispose d’une zone rouge au Nord, où il est interdit de s’aventurer. Les populations de ces localités sont contraintes d’abandonner tout derrière elles pour sauver leurs vies. Comme si cela ne suffisait pas, les éléments du groupe Jama’at Nusrat al-Islam wal-Muslim (JNIM), une coalition de groupes armés islamiques radicaux, active dans la région du Sahel et des individus armés non identifiés ne cessent de semer la terreur et de jeter l’effroi sur la nation béninoise.
Loin d’abdiquer devant ces hors-la-loi, le gouvernement a opposé ”l’Opération Mirador” pour sécuriser les populations et garantir l’intégrité territoriale du Bénin. Grâce à cette riposte, les velléités macabres des terroristes sont régulièrement étouffées et repoussées. Malheureusement, il n’en demeure pas moins que la menace est persistante et le risque est permanent.
Cela suffit-il pour reporter les élections générales qui s’annoncent à grands pas ? Non, selon l’ancien Président de la Cour constitutionnelle. Dans une sortie médiatique effectuée en cette fin de semaine, Théodore Holo a écarté toute thèse liée à un éventuel report.
”Les élections générales de 2026 ne peuvent pas être repoussées, sous le prétexte de l’insécurité.”
Selon le constitutionnaliste, le degré d’insécurité au Bénin ne suffit pas pour reporter ces élections générales. « L’insécurité n’est pas totale. Elle concerne une zone déterminée. Et si l’on doit attendre que la sécurité soit totalement rétablie, il n’y aura peut-être pas d’élections avant dix ans », a-t-il fait observer au micro de nos confrères de ”Matin Libre”.
En effet, pour étayer son affirmation, il a invité notamment à prendre exemple sur d’autres pays de la sous-région qui, malgré la situation sécuritaire préoccupante, ne reportent pas leurs élections.
Selon lui, il revient aux autorités de prendre leurs responsabilités afin de garantir un cadre sécurisé permettant l’organisation des scrutins. « Même lorsque vous êtes au pouvoir, vous ne pouvez pas affirmer : “Il y a de l’insécurité, donc je vais rester en fonction”. Vous devez prendre des mesures pour créer les conditions de sécurité afin que les élections aient lieu à l’échéance prévue », a-t-il affirmé. Allusion faite aux dirigeants des juntes au pouvoir au Mali, au Burkina Faso et au Niger, dont les officiers brandissent le motif de l’insécurité pour rester au pouvoir. L’ex-Président de la haute juridiction se veut optimiste sur l’avenir certain du Bénin. En tout cas, au Bénin, a-t-il lâché, « ce ne sera pas une raison suffisante ».