Bénin/libération des détenus politiques et retour des exilés : le Président Soglo espère la réalisation de ces vœux en cette année 2025

Le Président Soglo

Le premier Président de la République de l’ère du Renouveau démocratique au Bénin, était ce lundi matin, l’invité de Radio Rfi. Entre autres questions à lui posées par Christophe Boisbouvier, celle concernant la cohésion sociale. Nicéphore Dieudonné Soglo n’y est pas allé par quatre chemins, démontrant son attachement à l’état de droit et exprimant son désir de voir Patrice Talon œuvrer pour la libération des détenus politiques et le retour des exilés.

Au-delà de sa gestion à la tête de la magistrature suprême du Bénin (1991-1996), il a ajouté une autre pièce pour la postérité. Nicéphore Dieudonné Soglo a publié, la semaine dernière, un ouvrage intitulé ” Vers le « miracle béninois » : l’épreuve du pouvoir et de la démocratie”, qui a valu que des projecteurs s’orientent vers lui.

Au micro de Radio France Internationale, le Grand invité Afrique du journaliste français Christophe Boisbouvier, a passé en revue les questions majeures liées à la politique au Bénin. Le moins qu’on puisse retenir, il ne regrette pas son passage à la tête du Bénin. En ce qui concerne le respect des droits de l’Homme, Nicéphore Dieudonné Soglo n’a trahi aucun secret. « Moi, je n’ai jamais mis quelqu’un en prison. Je n’ai jamais mis des gens en exil. Non, ça n’a pas de sens », a tenu à rappeler l’invité. Ce qui n’est pas le cas avec le régime de ”la Rupture”. Il n’a pas hésité à citer les preuves connues des Béninois et de la communauté internationale, c’est-à-dire, les cas Joël Aïvo et Reckya Madougou condamnés respectivement à 10 et 20 ans de prison par la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET).

Quid des exilés politiques ?

L’ancien Président du Bénin a évoqué également la situation des exilés politiques dont son fils Léhady Soglo. Au micro de Rfi, il s’est fait l’avocat des opposants en prison ou en exil auprès du Chef de l’État actuel, Patrice Talon. Selon ses confidences, il a affirmé avoir plaidé, lors d’une audience, pour leur libération ou leur retour au pays pour la décrispation de la cohésion sociale. « Cette année, on doit libérer tous les prisonniers politiques sans exception… J’essaie de donner de bons conseils en disant : “Le pouvoir n’est jamais facile”.  Quand tu as un pouvoir, il faut savoir comment l’utiliser », a déclaré l’initiateur de la fête des religions endogènes.

À y voir de près, les moyens pour se rapprocher de l’actuel occupant du Palais de la Marina, n’ont pas été pour le moment fructueux. « Pour le moment, il ne me répond pas correctement », a-t-il regretté. Mais, cela ne suffit pas pour émousser son combat. Libération de tous les prisonniers politiques (dont l’ex-Ministre Reckya Madougou et le professeur Joël Aïvo) et retour des exilés politiques avant la tenue en bonne et due forme de la présidentielle de 2026. Voilà le combat que dit mener l’ancien Président Nicéphore Dieudonné Soglo !

Des vœux pieux ?

L’on est tenté d’affirmer que les plaidoiries et conseils de l’ex-Président de la République risquent de demeurer des vœux pieux. C’est peine perdue, pensent beaucoup d’observateurs de la politique béninoise. Le gouvernement de Patrice Talon n’a jamais admis l’existence de prisonniers et d’exilés politiques sous ses mandats. Me Adrien Houngbédji en a appris à ses dépens, le 1er février dernier, lorsqu’il a évoqué ces mêmes sujets. Inutile de revenir sur tout ce que cela lui a valu dans son propre camp présidentiel.

Selon le pouvoir, les opposants condamnées l’ont été pour des infractions connues des juridictions compétentes. De même, ceux ayant quitté le pays, soutient le gouvernement, ont fui la justice. Alors, dans ce cas, comment le Président Nicéphore Dieudonné Soglo fera-t-il entendre raison à au Chef de l’État, Patrice Talon, pour qui ”le pardon peut-être une faute” ?

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