La situation en Ukraine devient de plus en plus incertaine et les positions divergentes des acteurs internationaux rendent difficile l’espoir d’une résolution rapide. Tandis que les États-Unis, sous Trump, cherchent une approche plus conciliante avec la Russie, l’Ukraine et ses alliés européens continuent de défendre l’intégrité du pays et ses ambitions internationales.
Par Bruno Charles
Ce 24 février 2025, la guerre en Ukraine boucle les 3 ans. Elle a été marquée par une série d’événements diplomatiques qui témoignent d’un changement majeur dans la position des États-Unis vis-à-vis du conflit. La tension est palpable, notamment après que Donald Trump, ancien président des États-Unis, a pris une posture critique envers l’Ukraine. Le 19 février, Trump a qualifié Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, de « dictateur sans élection », remettant en cause la légitimité du leader ukrainien. Il a aussi suggéré que l’Ukraine devrait renoncer à ses ambitions d’adhésion à l’OTAN, ainsi qu’à la Crimée et au Donbass, des territoires essentiels pour Kiev. Cette attitude a profondément déstabilisé les relations entre Washington et Kiev, mais également entre les Etats-Unis et les pays européens.
Trump a également pris des mesures pour distendre les liens avec l’Ukraine, notamment en insistant sur un accord sur les minerais ukrainiens, en échange de la protection militaire américaine. Ce type de proposition a été rejeté à plusieurs reprises par Zelensky, mais Trump persiste dans sa stratégie ; ce qui a exacerbé les tensions. Pour certains, la position de Trump reflète un changement radical de politique étrangère des États-Unis, une approche qui semble favoriser un rapprochement avec Moscou.
En parallèle, la diplomatie russe se fait entendre avec de nouvelles exigences concernant la fin du conflit. Moscou réclame, entre autres, que l’Ukraine abandonne des territoires conquis et renonce à l’OTAN. Cette position, soutenue par Trump, nourrit la crainte d’une reconnaissance implicite des revendications russes.
La rencontre entre Emmanuel Macron et Donald Trump
Dans ce contexte tendu, le président français, Emmanuel Macron, s’est rendu à la Maison-Blanche pour tenter de rétablir un dialogue avec Trump. L’objectif de Macron était de convaincre le président américain de s’engager davantage dans la recherche d’une paix durable en Ukraine, tout en essayant de réduire le fossé grandissant entre les États-Unis et l’Ukraine. Le président français a insisté sur l’importance de l’Ukraine dans les négociations, affirmant qu’elle devait être partie prenante pour garantir un accord juste et équilibré.
Cependant, les propositions de Trump ne sont pas vues comme des solutions concrètes de paix par beaucoup de responsables européens. Le président américain a estimé que la guerre en Ukraine pourrait prendre fin « d’ici quelques semaines », ajoutant qu’un accord commercial et diplomatique sur les minerais ukrainiens serait « très proche ». Il a également évoqué une possible visite rapide de Zelensky à la Maison-Blanche pour ratifier cet accord, signalant une forme d’engagement diplomatique avec Kiev malgré ses critiques récurrentes.
En somme, Trump n’a toujours pas avancé de propositions qui semblent compatibles avec les attentes ukrainiennes et européennes en termes de territorialité et de souveraineté.
La Russie maintient ses exigences, une résolution contestée à l’ONU
Pendant ce temps, la situation diplomatique a été exacerbée par un vote à l’ONU. 93 pays ont adopté une résolution réaffirmant leur soutien à l’Ukraine et à son intégrité territoriale, un geste symbolique fort trois ans après l’invasion russe. Cependant, un projet de résolution soumis par les États-Unis, appelant à la fin rapide du conflit sans évoquer l’intégrité territoriale de l’Ukraine, a été largement modifié par des amendements européens. Ce texte révisé a finalement été adopté par 93 voix pour, 8 contre et 73 abstentions, avec les États-Unis et la Russie qui se retrouvent sur des positions opposées.
En parallèle, la Russie a mis en avant un accord avec l’Ukraine concernant l’évacuation des civils russes de la région de Koursk, un développement qui semble marquer une nouvelle phase dans les relations humanitaires entre les deux pays, mais qui ne masque pas les difficultés croissantes de la guerre.