Ce 29 janvier 2025 marque un tournant historique dans les relations entre les pays l’Alliance des États du Sahel (AES) et la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). En effet, c’est à cette date que la séparation du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la CEDEAO a été officiellement actée, conformément aux dispositions de l’article 91 du Traité révisé de 1993. Ces trois pays ne font désormais plus partie de cette organisation régionale.
Cette séparation, qui devient effective aujourd’hui, est une demande formulée par les trois pays concernés, suite à des divergences politiques et des tensions croissantes concernant la gouvernance régionale et la sécurité. La décision de retrait avait été formalisée lors du sommet des Chefs d’État de la CEDEAO, qui s’est tenu le 15 décembre 2024 à Abuja, au Nigéria. Lors de cette rencontre, les Chefs d’État de l’espace ont validé la séparation, confirmée aujourd’hui à travers un communiqué officiel de l’organisation.
Les conséquences immédiates et les mesures de transition
Bien que le retrait soit désormais effectif, la CEDEAO souligne l’importance de maintenir un esprit de solidarité régionale et de veiller à ce que les populations des trois pays concernés ne subissent pas de perturbations. Ainsi, plusieurs mesures de transition ont été mises en place, visant à préserver la stabilité des relations entre les États membres restants et ceux qui se retirent de la CEDEAO.
Parmi ces mesures, il est précisé que les passeports et cartes d’identité nationaux des citoyens du Burkina Faso, du Mali et du Niger, qui portent le logo de la CEDEAO, continueront d’être reconnus jusqu’à nouvel ordre. De plus, les biens et services en provenance de ces pays bénéficieront toujours du traitement prévu par le Schéma de libéralisation des échanges (SLEC) et la Politique d’investissement de la CEDEAO. Le communiqué rappelle également que les citoyens des trois pays pourront continuer à exercer leurs droits de circulation, de résidence et d’établissement sans visa dans les autres États membres, conformément aux protocoles en vigueur de la CEDEAO, et ce jusqu’à de nouvelles directives.
Un dialogue ouvert pour l’avenir
Dans l’esprit de coopération et de solidarité, la CEDEAO maintient ses portes ouvertes au dialogue avec les trois pays concernés. Une structure a d’ores et déjà été mise en place pour faciliter les discussions sur les modalités futures de leurs relations. Le but étant de garantir une transition fluide et de prévenir toute confusion ou perturbation dans la vie quotidienne des populations. Ce processus de réajustement sera suivi de près par la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement, qui déterminera les modalités complètes de cette relation nouvelle.
Ainsi, bien que cette séparation soit un pas significatif dans les relations régionales, elle ouvre aussi la voie à de nouvelles formes de coopération et de dialogue, afin de préserver la paix et la stabilité dans la région ouest-africaine. La CEDEAO, par ces mesures, entend éviter toute crise inutile et garantir une transition ordonnée, dans l’intérêt des populations des trois pays et des États membres restants.
Toutefois, la CEDEAO prévoit un délai, donc une période de transition de six mois, à compter de ce 29 janvier au 29 juillet 2025, pendant laquelle les portes de l’organisation resteront ouvertes pour les trois pays.