Quelques jours après les élections législatives de la diaspora du Tchad, le Front Populaire pour la Fédération (FPF) a réagi vivement à ce scrutin. Lors d’un point de presse tenu ce vendredi 3 janvier 2025, la direction continentale de campagne du candidat Biaka Tedang Djoret a dénoncé de graves irrégularités et un manque de transparence dans le processus électoral. En réponse à ces manquements, le FPF a exigé une enquête indépendante pour garantir le respect de la volonté du peuple tchadien.

Dans la déclaration présentée par le directeur continental de campagne, Mahamat Lawane, le parti exprime son indignation face à plusieurs événements qui entachent cette initiative des élections législatives de la diaspora tenues les 28 et 29 décembre 2024. Ces élections, une première pour la représentation parlementaire de la diaspora, étaient censées marquer une avancée démocratique pour un Tchad en proie à la pauvreté et à une gouvernance fragile. Cependant, le FPF souligne que le processus a été gravement entaché par des irrégularités, compromettant ainsi la transparence et la légitimité du scrutin.
Le FPF dénonce notamment l’empêchement de ses délégués de jouer leur rôle dans plusieurs localités. À Maiduguri, par exemple, les délégués ont été évincés des bureaux de vote sous des prétextes jugés fallacieux, notamment en raison de la date tardive de transmission de la liste des délégués ou du fait que cette liste avait été envoyée à l’Ambassade du Tchad à Abuja, au lieu du Consulat général de Maiduguri. La même liste a pourtant été acceptée dans d’autres villes comme Abuja, Kano et Lagos, soulevant des questions d’équité.
À ces refus d’accréditation des délégués s’ajoutent un manque de transparence dans les opérations électorales, avec un usage abusif des procurations et des cartes d’électeurs non retirées. Ces événements se sont produits dans des localités telles que Maiduguri, Lagos, Kano, Maroua, Ngaoundéré, Yaoundé et Garoua. Des cas de bourrage d’urnes ont été signalés à Kano et dans un village près de Garoua, tandis que des personnes non inscrites sur les listes électorales ont été autorisées à voter à Ngaoundéré et Yaoundé.
Dépouillement opaque et non conforme aux normes
Le FPF a également dénoncé le dépouillement des votes, qui s’est effectué dans une totale opacité, notamment en Égypte, où les délégués du FPF n’ont pas été accrédités pour superviser les opérations. Le dépouillement n’a pas eu lieu en présence des représentants du parti, des votants ni des membres de l’ANGE, ce qui contrevient aux articles 78, 79 et 80 du Code électoral. À Maiduguri, la même situation a prévalu, exacerbant les doutes sur la transparence du processus.
Des mesures exigées pour restaurer la confiance des électeurs
Face à ces violations flagrantes, le Front Populaire pour la Fédération a annoncé qu’il va saisir le Conseil Constitutionnel si les résultats provisoires ne tiennent pas compte de ses observations. Il appelle à une enquête indépendante pour établir les responsabilités des membres de l’ANGE impliqués dans ces irrégularités et traduire les auteurs en justice. Le parti a également plaidé pour des réformes afin de garantir la transparence et l’intégrité des élections futures.
Le FPF réaffirme son engagement à défendre les droits des électeurs de la diaspora tchadienne et à œuvrer pour des élections libres, justes et transparentes. La démocratie, affirme-t-il, est un bien précieux qu’il ne peut tolérer de voir bafouée par des pratiques frauduleuses. Il appelle donc la diaspora et tous les citoyens tchadiens à rester mobilisés et à exiger que la volonté du peuple soit pleinement respectée.