Le gouvernement de Patrice Talon, à travers le Ministre des Affaires Étrangères, a réagi aux déclarations du Général Tiani. Selon nos informations, après avoir convoqué le chargé d’affaires du Niger au Bénin, une lettre officielle a été adressée au Président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie.
Contrairement au moyen utilisé par le Président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie du Niger, Abdourahamane Tiani, le gouvernement béninois a choisi la discrétion. C’est du moins, ce qu’on peut déduire de la réaction du Chef de l’État, Patrice Talon. En guise de réaction suite aux déclarations insinuant une connivence entre le Bénin et les puissances étrangères, notamment la France, avec les terroristes pour détruire le Niger, le gouvernement, par le biais du Ministre des Affaires Étrangères, Olushegun Bakari, a convoqué le chargé d’affaires du Niger au Bénin pour lui exprimer la position du Bénin. Par la suite, l’on apprend qu’une correspondance officielle a été adressée au Président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie du Niger, Abdourahamane Tiani. Sans être dans le secret des dieux, dans cette correspondance, Patrice Talon a dû préciser clairement la vision du Bénin en matière de lutte contre le terrorisme et en a appelé au renforcement de la coopération militaire entre les deux pays qui font frontière commune et font face à un ennemi commun.
La lettre officielle face aux graves accusations
En attendant de découvrir, dans les jours à venir, le contenu de cette correspondance officielle, l’on se demande si elle répond proportionnellement aux accusations incendiaires du Président du Niger. On se rappelle, le Président Abdourahamane Tiani, avait produit une vidéo dans laquelle il a apostrophé plusieurs pays dont le Bénin comme des bases d’instruction des terroristes.
Voici quelques extraits : « En plus du financement, il y a l’acquisition du matériel, que ce soit dans le lit du lac Tchad, dans la région de Sokoto, dans le Nord Bénin, notamment dans le parc W, dans la région de Porga, ou dans la Pendjari, une autre forêt toujours à l’intérieur du Bénin, mais cette fois-ci frontalière avec le Togo. Que ce soit ici, à l’intérieur de notre territoire nigérien, ou à l’intérieur du territoire burkinabè, des personnes sont désignées et servent de points focaux pour les terroristes, assurant leur formation. »
Plus loin, il avait déclaré : « Au Bénin, le Ministre de l’Intérieur devrait répondre à la question posée en fin septembre concernant la commande de plus de 100 drones lancés à travers un autre canal national. Ces drones, de type DJI Matrix, disposent d’une portée de 1200 à 1500 m et peuvent couvrir de 15 à 30 km selon le signal. Ils sont équipés d’une vision nocturne et ont été distribués à des terroristes présents à Sokoto, Zamfara, Kebbi, et dans le parc W, en collaboration avec les forces spéciales françaises ».
Comme si cela ne suffisait pas, il a ajouté : « À l’international, il existe des centres d’instruction des terroristes dans un pays d’Afrique centrale. Il existe également des centres d’instruction au sein du parc W, côté Bénin, encadrés par les forces spéciales françaises présentes à Porga. En marchant à 315 degrés sur 2 km à partir de Porga, vous tomberez sur leur position. Il en est de même dans la Pendjari. »
