La nomination du professeur Mahougnon Kakpo, ancien Ministre, actuel député UpR, à la tête du Comité des rites Vodun du Bénin, respecte-t-elle toutes les conditions requises ? Même si la question n’est pas l’objet de l’émission, l’invité de Reporter Médias Monde, le Révérend Pasteur Michel Alokpo, en a fait cas.
À l’instar de plusieurs réformes conçues par le régime de ”la Rupture”, les agences, des structures et évènements aussi ont poussé comme des champignons. C’est le cas des Vodoun Days initiés pour substituer à l’historique fête de 10 janvier. Les controverses suscitées à sa création semblent avoir la peau dure. Alors que les préparatifs de la deuxième édition (fixée du 9 au 11 janvier 2025) sont mis en branle, l’on se retrouve avec de sérieuses interrogations. Elles viennent du Pasteur Michel Alokpo qui a soulevé des irrégularités au cours d’une émission sur Reporter Médias Monde.
Selon le Secrétaire général du Cadre de concertation des confessions religieuses, la première est liée à la casquette politique du professeur Mahougnon Kakpo, député et ancien ministre à la tête du Comité des rites Vodun du Bénin, organe avant-gardiste de l’événement. À en croire ses propos, cette nomination laisse entrevoir une sorte de politisation de la chose religieuse, une entrave à la limite entre le pouvoir de l’État et le pouvoir religieux.
La deuxième irrégularité est relative, selon lui, à l’appropriation et l’implication de l’État dans les rituels et les cultes liés à la fête des religions endogènes. « En partie, le Vodun Days fait la promotion de la culture endogène. Et nous sommes d’accord que l’État fasse la promotion de la culture. Mais le problème, c’est qu’ils organisent des consultations au cours de cette fête. Ils font des révélations sur ce qui va se passer dans le pays. L’État ne doit pas mettre la main dedans. Par ailleurs, l’État est en train de violer le principe de la laïcité en nommant un député à la tête de la commission des rites Vodun », a-t-il déploré. Avec sa casquette de juriste, il a précisé que contrairement à ce qui s’observe, le rôle de protection des pratiques religieuses endogènes est dévolu essentiellement à la chefferie traditionnelle, garante des us et coutumes, selon la Constitution du Bénin. C’est justement cette interférence qui a suscité en lui la saisine la Cour constitutionnelle dans les jours à venir afin de rétablir l’ordre normal des choses.
Il faut rappeler que la deuxième édition des Vodun Days se déroulera du 9 au 11 janvier 2025 à Ouidah.