Le gouvernement de Patrice Talon semble ne pas être sur la même longueur d’onde que les voix qui appellent à la relecture du code électoral devant servir pour les prochaines élections générales de 2026. C’est du moins ce qui transparaît du point de vue émis par son porte-parole, Wilfried Léandre Houngbédji. Au cours d’une rencontre avec la presse, fin octobre dernier, il a rejeté en bloc toutes les accusations portées contre ce code et a soutenu qu’il est ” inclusif” et permet à tous les partis représentés à l’Assemblée nationale d’avoir un candidat pour la présidentielle de 2026.
” Le chien aboie, la caravane passe.” Le point de vue du gouvernement révélé par nos confrères du web media, Banouto, par rapport à la loi 2024-13 modifiant et complétant la loi 2019-43 du 15 novembre 2019 portant Code électoral en République du Bénin est on ne peut plus clair. « Le Code est inclusif et permet à tous les partis représentés à l’Assemblée nationale d’avoir un candidat pour la présidentielle de 2026 ». Ceux qui s’attendent donc à une éventuelle relecture ou une révision, peuvent déjà savoir à quoi s’en tenir.
En effet, selon nos confrères de la presse en ligne Banouto, le porte-parole, Wilfried Léandre Houngbédji, au cours d’une rencontre avec les professionnels des médias fin octobre dernier, aurait rejeté les accusations selon lesquelles le Code électoral vise à exclure l’opposition du scrutin présidentiel à venir. Selon lui, l’inclusion signifie que toutes les tendances soient représentées, et non que tous ceux qui souhaitent être candidats puissent l’être. Au cours de cette rencontre, l’ancien journaliste émérite du quotidien public ”La Nation” aurait défendu la réforme sous forme d’amendements apportés, en affirmant qu’elle ne favorise ni la mouvance ni l’opposition, mais viserait plutôt l’émergence de grandes formations politiques au Bénin. Pour étayer son argumentaire, il s’est appuyé sur les législatives de 2023, lors desquelles aucun parti n’avait réussi à remplir les conditions fixées par la loi électorale. Cette réforme, intervenant deux ans avant l’échéance électorale, appelle toutes les formations politiques à travailler davantage pour s’implanter et ratisser large.
A quoi doit-on s’attendre à présent ?
Du point de vue soutenu par le porte-parole du gouvernement, tout semble clair désormais. À moins d’un revirement spectaculaire du Chef de l’Etat, garant de la sécurité et de la sauvegarde de la paix.
Toutefois, la position du gouvernement interpelle à plusieurs titres. Est-ce à croire que le colloque organisé par l’église catholique à Cotonou, sur le thème : « Les modifications du Code électoral au Bénin de 1990 à aujourd’hui : le code électoral, le vivre-ensemble et la participation de tous à la construction de la Nation », était dénué de toute objectivité ? Les appels incessants des partis de l’opposition, de la société civile, au sujet de la relecture du code ne sont-ils pas fondés ? Ironie du sort, plusieurs partis politiques d’opposition viennent de créer un cadre de concertation dont l’un des chantiers est et demeure la relecture su code électoral. Que va-t-il se passer quand ces partis vont enclencher leurs activités ? Il va sans dire que les jours à venir nous réservent des péripéties. Sans nul doute, les heures à venir s’annoncent chaudes.