Ouverture ce 30 octobre, et ce jusqu’au 3 novembre 2024, de la 7ème Assemblée Générale de la Conférence des Juridictions Constitutionnelles Africaines (Cjca), à Victoria Falls, au Zimbabwe. Durant cinq (5) jours, les quarante-huit (48) juridictions constitutionnelles africaines et les quatre (4) instances judiciaires constitutionnelles non africaines, membres observateurs (Brésil, Russie, Turquie et Irak) vont réfléchir sur plusieurs sujets dont l’adoption du programme d’activités et le budget prévisionnel 2024 -2026 et l’élection d’un nouveau Bureau exécutif.
Adoption des rapports d’activités et financier, statuer sur les nouvelles demandes d’adhésion, adoption du programme d’activités et du budget prévisionnel 2024 -2026, élection d’un nouveau Bureau exécutif, annonce et remise de trophées aux lauréats du « Prix de thèse de la Conférence des Juridictions Constitutionnelles Africaines (Cjca) » et choix du pays hôte pays de la 8ème Assemblée Générale en 2026. Voilà le menu des échanges à la 7ème Assemblée Générale de la Conférence des Juridictions Constitutionnelles Africaines qui a ouvert ses travaux depuis ce mercredi 30 octobre 2024, à Victoria Falls, au Zimbabwe. Ces points inscrits à l’ordre du jour autour du thème central, « La dignité humaine comme valeur et principe fondateur : une source d’interprétation constitutionnelle, de protection et d’application des droits fondamentaux de l’homme et d’application », vont permettre aux participants de partager leurs expériences et de discuter des défis et opportunités inhérents à la protection des droits fondamentaux des populations.
“Le concept de la dignité humaine dans le droit constitutionnel”
”Le concept de la dignité humaine dans le droit constitutionnel” est l’un des sous-thèmes qui ont meublé les premiers jours des travaux. Présentée par la conseillère Aleyya Gouda Baco de la délégation du Bénin, cette communication s’est accentuée sur la notion de dignité humaine entant qu’un pilier essentiel du droit constitutionnel qui garantit à l’individu un droit fondamental autre que sa réduction au rang de simple objet ou de simple moyen. Selon elle, la dignité humaine, en tant que valeur fondamentale, se heurte à de nouveaux défis face auxquels le juge constitutionnel est interpelé. « Les défis modernes qui se posent à la dignité humaine procèdent de la mondialisation, d’une part, et sont d’ordre technologique, d’autre part. En ce qui concerne la mondialisation, elle engendre des inégalités économiques, car les richesses sont inégalement réparties et les conditions de travail sont de plus en plus précaires dans certaines régions du monde, notamment dans les États en voie de développement. Les crises migratoires exposent de nombreux individus à des traitements indignes, à la discrimination et à la violence », a-t-elle reconnu.
Des limites au droit constitutionnel
À ces défis connus et pris en compte par les juridictions constitutionnelles des pays participants, s’ajoutent depuis quelques années d’autres non moins contraignants. Il s’agit par exemple des impacts du changement climatique, tels que les déplacements de populations et la perte de moyens de subsistance qui peuvent nuire à la dignité des individus ; l’intelligence artificielle qui soulève des questions éthiques importantes en ce qui concerne la dignité humaine. Face à tous ces défis, aussi cruciaux les uns et les autres, le droit constitutionnel, à en croire la conseillère Aleyya Gouda Baco, peut vite révéler ses limites en matière de préservation de la dignité humaine. C’est pourquoi, selon elle, il devient impératif de trouver des moyens d’adaptation qui permettront de préserver cette valeur fondamentale. Elle a souhaité une intervention vigoureuse et audacieuse du juge constitutionnel pour assurer aux populations, une protection infaillible et continue afin de garantir une société juste et équitable, gage d’un développement harmonieux et durable sur le continent africain.