N°1 et N°2 avant et après le congrès du 15 octobre 2023 à Parakou. Dans l’ordre Yayi en premier, Houndété en second. Président d’honneur et Président avant ; Président et 1er Vice-Président après. La préséance, elle n’a pas changé. Encore moins la perception des rôles dans la dynamique du parti Les Démocrates. Yayi a toujours été vu aussi bien auprès des militants que de l’opinion publique comme le leader incontesté qui truste son équipe vers le sommet.
Par Arimi Choubadé
Yayi c’est yayi: tonitruant, emphatique, exubérant. Le besoin de foule lui est chevillé au corps. Le fait qu’il soit devenu un homme politique de tout premier plan depuis son aventure au palais de la présidence en 2006 donne l’impression qu’il se place constamment en campagne électorale. Même lorsqu’il prêche ou empoigne une guitare ou encore assiste à n’importe quelle mondanité, beaucoup de gens voient automatiquement le quêteur de bulletin de vote ; une sorte de moissonneur de suffrages en permanence. Ces gars l’aiment comme ça, l’aiment beaucoup tel qu’il apparaît, un guerrier des meetings.
Houndété c’est l’autre ; une tout autre école pour ne pas dire une autre caste. Pas forcément un homme de l’ombre même s’il a déjà évolué autrefois dans les silhouettes d’un ami-frère Lazare Sèhouéto lors de l’épopée Force Clé. Puis à l’abri des dinosaures de l’Union fait la Nation où il a subi les pires vacheries de sa carrière. Mais lui aussi avait eu sa façon de bousculer l’opinion surtout en parlementaire manœuvrier. Son label, ce fut les joutes verbales pluridisciplinaires parfois incandescentes. Les gouvernements successifs d’un certain Yayi Boni président de la République (2006-2011-2016) savent ce que ce furent en effet les questions au gouvernement au sein de l’hémicycle a une époque où le parlement servait à quelque chose, ne serait-ce qu’à entretenir le sentiment d’une pluralité d’opinions dans le débat public, bien avant l’intermède du parlement de type nord-coréen (2019-2023) où tous chantaient à l’unisson, presque à huis clos la gloire du bienfaiteur infaillible.
En clair, Yayi n’est pas Houndété et vice versa. Tout porte à croire qu’ils se retrouvent tous les deux dans une dialectique imposée par le régime de force, de rage et de ruse du régime Talon. Les Démocrates demeure le seul parti de contradiction toléré par le pouvoir. Impossible donc d’exister politiquement en dehors, au risque de s’aligner pudiquement derrière les fameux PPP, partis privés du président. L’adversité est telle depuis 2019 que les adversaires de la rupture n’ont aucune autre alternative que de rester groupés malgré les emprisonnements, l’exil forcé ou volontaire, les persécutions en tout genre et les manipulations.
Yayi et Houndété n’étaient donc pas copain-copain. Les vrais copains furent Yayi et Talon. C’est donc une triangulaire en perpétuelle métamorphose. D’où la nécessité de savoir avancer ses billes sans se cramer. Parce que demain, tout près, en 2026, c’est la fin d’un régime et le début d’une incertitude.
Le calme avant les tempêtes, faites vos paris !!!