Violence policière en Guinée-Bissau : des députés et citoyens agressés lors d’une sensibilisation

Violence policière en Guinée-Bissau : des députés et citoyens agressés lors d'une sensibilisation

Des incidents violents ont eu lieu en Guinée-Bissau ce 21 novembre 2024, lorsqu’une visite de sensibilisation politique organisée par deux plateformes de partis politiques, représentant environ 90 % des membres de l’Assemblée Nationale Populaire, a été brutalement réprimée par les forces de police. Ces actes de violence, qui ont visé des députés, des dirigeants politiques et des citoyens innocents, sont survenus sous les ordres du Président de la République Umaro Sissoco Embaló, dans une action qui semble aller à l’encontre des principes démocratiques et des droits de l’homme.

La visite, qui se voulait un espace de dialogue entre les dirigeants politiques et les habitants de certains quartiers de la capitale, visait à promouvoir la démocratie, le respect de la volonté populaire et l’adhésion aux lois républicaines. Une initiative pacifique qui a attiré principalement des enfants, des femmes et des personnes âgées. Cependant, ce qui devait être un moment d’échanges a été brutalement perturbé par les autorités, qui ont utilisé des méthodes disproportionnées pour disperser les manifestants.

Les forces de l’ordre ont recouru à des grenades lacrymogènes périmées pour disperser la foule faisant plusieurs blessés. Les séquelles de ces actes ont rejailli sur les habitants qui ont été exposés aux effets toxiques des gaz (expirés depuis 2020), lancés de manière indiscriminée dans un quartier résidentiel.

Parmi les victimes, plusieurs députés et dirigeants politiques ont été attaqués et d’autres détenus sans raison légitime. « L’ingénieur Califa Seidi, député et leader du groupe parlementaire du plus grand parti du pays, a été frappé à la tête par une grenade lacrymogène, apparemment visée délibérément, bien qu’il ait échappé à des blessures graves. De son côté, Vicente Fernandes, leader du Parti de la Convergence Démocratique (PCD), a été violemment battu sur place, forcé à monter dans un véhicule de police et a continué à être agressé à l’intérieur du véhicule », a indiqué Domingos Simões Pereira, Président de l’Assemblée Nationale du Peuple, dans une lettre qu’il a adressée au Secrétaire Général de l’Union Interparlementaire, Martin Chungong.

Des citoyens, des dirigeants politiques et des journalistes ont également été battus et mis en détention arbitraire. Certains députés du PAIGC, comme l’ingénieur Dan Ialá et l’ingénieur Wasna Papai Danfá, selon nos sources, ont été arrêtés simplement pour avoir rendu visite à leurs collègues blessés.

Une réponse internationale attendue

Les actes de violence perpétrés ces derniers jours en Guinée-Bissau constituent de graves violations des droits humains et une tentative claire de faire taire l’opposition politique et de soumettre la société civile par la force. Face à cette répression brutale, des députés comme Mário Fambé et Cipriano Mendes Pereira ont annoncé leur intention de déposer une plainte auprès du Comité des Droits de l’Homme de l’Union Interparlementaire (UIP), informe une source proche de l’Assemblée Nationale. Les victimes de ces violences seront également contactées pour savoir si elles souhaitent porter plainte.

Domingos Simões Pereira, Président de l’Assemblée Nationale Populaire, a exprimé son indignation dans une lettre adressée au Secrétaire Général de l’UIP, Martin Chungong. Il appelle à une réaction internationale forte pour condamner ces actions et exiger des comptes. La Guinée-Bissau traverse actuellement une crise humanitaire et institutionnelle sans précédent, et pour lui, il est impératif que la communauté internationale intervienne pour protéger les droits fondamentaux du peuple bissau-guinéen et restaurer l’ordre démocratique dans le pays.

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