Après la radio publique américaine la semaine dernière, c’est au tour du groupe de presse public canadien de rompre les amas avec Twitter. CBC/Radio-Canada a quitté le réseau social du milliardaire américain depuis ce lundi 17 avril 2023. Le groupe reproche à Twitter d’avoir étiqueté l’un de ses comptes d’informations “média financé par le gouvernement”.
Tout comme la NPR, CBC/Radio-Canada quitte Twitter pour affirmer son indépendance éditoriale. Une indépendance qui risque d’être mise à mal par la nouvelle politique d’identification adoptée par le réseau social. « Notre journalisme est impartial et indépendant. Prétendre le contraire est faux. C’est pourquoi nous suspendons nos activités sur Twitter », a écrit le groupe canadien sur son compte d’information le 17 avril. Il estime que l’étiquette “média financé par le gouvernement” que Twitter lui a collé peut faire penser au public qu’il s’agit d’un groupe audiovisuel à la solde du gouvernement canadien. Dans un communiqué qui appelle les Canadiens à le suivre sur d’autres plateformes, CBC/Radio-Canada déverse sa colère sur Twitter en écrivant ceci : « En mettant ainsi en doute notre indépendance au moyen de cette étiquette mensongère visant à tromper le public, ce réseau remet en question l’exactitude et le professionnalisme du travail effectué par nos journalistes ».
CBC/Radio-Canada est même allé jusqu’à repréciser la source de son financement. Il provient « des fonds publics au moyen d’un crédit parlementaire voté par tous les députés », clarifie le groupe de presse public. Mais la nouvelle étiquette de Twitter sur le média est diversement appréciée dans le milieu politique. L’opposition s’en réjouit à l’image du chef du Parti Conservateur qui écrit : « Maintenant, les gens savent que c’est de la propagande Trudeau, pas des nouvelles ». Il y a quelques jours, ce leader d’opposition a lui-même invité Twitter a étiqueté la CBC/Radio-Canada comme “média financé par le gouvernement”. Le pouvoir aussi n’a pas tardé avant de répliquer. « Le Parti Conservateur a choisi de s’attaquer à une institution importante pour bien des Canadiens, et a choisi de le faire en allant voir des milliardaires des géants du web aux États-Unis », a vite rétorqué le Premier ministre Justin Trudeau.
