Loïc Lawson, directeur de publication du Flambeau des démocrates, et Anani Sossou, journaliste indépendant au Togo, sont remis en liberté provisoire ce vendredi 1er décembre 2023 après plus de deux semaines de détention. Mais leur libération temporaire a suscité des inquiétudes quant à leur futur judiciaire, d’autant plus qu’ils ont été placés sous contrôle judiciaire.
Les deux journalistes étaient poursuivis pour diffamation et incitation à la révolte, suite à une plainte déposée par le ministre de l’urbanisme. La libération temporaire de Loïc Lawson et d’Anani Sossou a été accueillie avec une satisfaction mitigée par les acteurs secteur de la presse. Les deux journalistes, bien qu’ayant obtenu un certain répit, sont maintenant sous contrôle judiciaire, et devront se présenter au juge de façon mensuelle. Honoré Adontui, président du Patronat de la presse togolaise, a exprimé ses inquiétudes, soulignant que cette mesure ‘’excessive’’ rappelle des cas précédents soldés par des libérations provisoires suivies de condamnations.
« Nous nous réjouissons de ce dénouement quoique de façon minimale. Nous tenons à remercier l’ensemble des acteurs qui ont œuvré à cette fin-là. Mais permettez que je ne vous cache pas que notre satisfaction est assez mesurée du fait que nous avons déjà vécu une liberté provisoire similaire dans le cas des confrères Ferdinand Ayité, Isidore Kouwonou et Joël Egah –de regrettée mémoire –, une liberté provisoire qui a malheureusement connu par la suite d’autres rebondissements soldés par une condamnation à des peines de prison ferme », a-t-il déclaré à RFI avant d’ajouter : « C’est pour cela que nous demandons que nos confrères soient totalement libérés de leurs charges. Cela nous réjouirait davantage et nous permettrait de comprendre que oui, cette affaire est derrière nous».
Le président du Patronat de la presse togolaise a lancé un appel pour éviter l’incarcération des journalistes dans l’exercice de leur profession. L’incarcération de Lawson et Sossou avait provoqué des réactions, même à l’international, avec des organisations de défense de la liberté de la presse appelant à leur libération immédiate. En parallèle, ces incidents ont suscité des appels à une révision du code de la presse togolais pour renforcer la protection des professionnels des médias.