Depuis le 10 janvier 2024, la communauté éducative du Niger est en deuil après l’assassinat brutal de l’enseignant Abdourahamane Oumarou à Makalondi, dans la région de Tillabéry, zone des trois frontières. Les enseignants abandonnent les classes et réclament à l’Etat des mesures assurant leur sécurité.
L’enseignant était enlevé avec l’un de ses collègues le 30 octobre 2023. Les ravisseurs les ont ramenés sur les lieux de leur école trois mois plus tard, seulement pour abattre froidement Abdourahamane Oumarou, laissant son collègue indemne. Cette tragédie a plongé les enseignants de la région dans un profond état de choc. Un enseignant de Makalondi exprime le sentiment généralisé : « Ici à Makalondi, c’est la terreur partout dans les écoles. Les enseignants sont vraiment tous terrorisés par ce qui venait de se passer ».
Face à cette menace grandissante, les enseignants ont pris une mesure radicale en suspendant leurs activités. Ils appellent de manière pressante les autorités de la transition à assurer leur sécurité. Le Syndicat national des contractuels de l’enseignement de base (SYNACEB) a officiellement saisi les autorités et attend des garanties pour la sécurité des enseignants dans toute la région de Tillabéry, une zone stratégique aux frontières du Burkina Faso et du Mali. Me Hamani Assoumane, coordonnateur du collectif des organisations de défense des droits de l’homme, appelle les autorités à assumer leur devoir régalien d’assurer la sécurité des citoyens, notamment dans la zone des 3 frontières.
L’assassinat d’Abdourahamane Oumarou ne fait qu’aggraver une situation déjà préoccupante dans la région. Depuis plusieurs années, les écoles sont devenues des cibles, et les enseignants se sentent menacés dans l’exercice de leur mission éducative.