La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) a procédé à l’audition de plusieurs personnes dans l’affaire de coup d’état présumé. Cela a abouti à l’émission de mandats de dépôt contre l’homme d’affaires Olivier Boko, et l’ancien ministre des Sports, Oswald Homeky.
Les charges retenues contre les mis en cause sont aussi graves que celles énoncées dans les premières déclarations du procureur spécial Mario Métonou. Elles incluent quatre chefs d’accusation : « atteinte à la sûreté de l’État, complot contre la sûreté de l’État, blanchiment de capitaux et corruption d’agent public”.
A l’étape actuelle du jugement, les personnes impliquées sont « techniquement » en procédure d’instruction explique Me Ayodélé Ahounou, membre du collectif des avocats d’Olivier Boko. Au total, cinq individus ont été entendus dans le cadre de cette enquête. Trois d’entre eux ont été placés sous mandat de dépôt : l’homme d’affaires Olivier Boko, l’ancien ministre Oswald Homeky et une troisième personne dont l’identité reste pour le moment inconnue. Il y a également que le chauffeur de l’ex-ministre et un autre inculpé ont été placés sous contrôle judiciaire.
« Mais, il n’est pas tout à fait surprenant que le juge ait décidé de poursuivre avec mandat… Parce qu’il y a des interprétations qui, au surplus, sont de nature à violer la présomption d’innocence », a déclaré Me Ayodélé Ahounou à sa sortie de l’audience. « Nous ne sommes pas au fond. La seule question qui a été tranchée aujourd’hui, c’est que pour les poursuivre, est-ce qu’il faut les laisser en liberté ou les mettre à la disposition de la cour au moyen d’un mandat ? Et c’est ce qui a été fait » a-t-il poursuivi.
Au cours de la journée marathon, les prévenus ont été auditionnés par le procureur spécial près la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET), Mario Métonou, puis présentés à la commission d’instruction. Une fois les auditions terminées à ce niveau, ils ont été présentés au juge des libertés et de détention de cette cour spéciale.
« Cependant, mon client ne reconnaissait pas les faits qui sont mis à sa charge. Il est même surpris que son ami, puisque le principal accusateur est son ami personnel, puisse porter à sa charge des faits dont il n’a jamais discuté avec lui, selon sa déclaration devant la justice », confie Me Carlos Agossou du collège des Avocats d’Oswald Homeky.
Pour ce qui est du mandat de dépôt, l’ancien ministre des sports est en détention à la prison civile d’Akpro-Missérété et l’homme d’affaires quant à lui, à la prison civile de Cotonou.