Yaya Dillo, président du Parti Socialiste sans Frontière (PSF), opposant farouche du Président de transition Mahamat Idriss Deby, est mort. La nouvelle est annoncée depuis la soirée du mercredi 28 février 2024 sous forme de rumeur. Elle a été confirmée ce jeudi 29 février par le Procureur de la République du Tchad, Oumar Kedellaye.
Décédé suite aux blessures occasionnées par l’affrontement avec les forces de défense et de sécurité à N’Djamena, au siège de son parti, dans la matinée du mercredi 28 février 2024, Yaya Dillo était une figure emblématique de l’opposition dont la voix critique envers le régime en place ne cessait de résonner. Sa mort soulève des questions cruciales sur l’avenir de l’opposition tchadienne et la stabilité politique du pays.
Yaya Dillo est accusé par le gouvernement de transition que dirige désormais Succès Masra, ancien opposant, d’être l’instigateur d’une série d’actes de violences, y compris la tentative d’assassinat du Président de la Cour Suprême et l’attaque contre le siège des services de renseignements. Des accusations qu’il a rejetées.
La disparition de Yaya Dillo intervient à un moment critique pour l’opposition tchadienne déjà ébranlée par le départ de Succès Masra. La nomination de Masra comme Premier Ministre de la transition avait été perçue par beaucoup comme une trahison. La mort de Dillo va sans doute fragiliser davantage l’opposition. Dans ce contexte, sa capacité à se réorganiser et à continuer le combat pour la démocratie est mise à rude épreuve, déjà que le Général Saley Déby Itno, oncle de l’actuel Président, qui a récemment rejoint de parti de Yaya Dillo, a été arrêté.
Qui prendra le flambeau de Yaya Dillo? Et comment l’opposition pourra-t-elle surmonter cette période de turbulence pour maintenir la pression sur le régime en place ?