Face à la récurrence des cas de violation des droits de prisonniers politiques au Bénin, le politologue Boni Richard Ouorou propose d’aller vers une véritable réforme de l’appareil judiciaire et du système de détention. Dans une tribune publiée sur sa page Facebook ce vendredi 24 mars 2023, il fait des suggestions pour un retour à la paix et le respect de la dignité humaine dans les milieux carcéraux. Selon Boni Richard Ouorou, la réforme du système judiciaire ne devrait pas se limiter à la préservation et au renforcement de la séparation des pouvoirs. Cela devra se poursuivre encore plus loin « afin d’assurer l’impartialité dans le traitement des dossiers judiciaires d’une part et préserver la dignité et les droits des citoyens inculpés et incarcérés d’autre part ». Dans leur état actuel, l’appareil judiciaire et le système pénitentiaire ne garantissent pas le respect de la dignité humaine des prisonniers. Si le premier sert au président Patrice Talon à se débarrasser de ses opposants politiques, le second transforme les prisons du Bénin en « centres de détentions arbitraires et de tortures », soutient Boni Richard Ouorou.
Pour le politologue, les persécutions contre les grandes figures de l’opposition en prison, régulièrement déplorées sur les médias sociaux, ne sont que la face visible de l’iceberg. Il donne plus de précision en ces termes : « Les récentes violations des droits, rapportées, des prisonniers en général et détenus politiques en particulier tels que le professeur Aïvo et Madame Madougou, révèlent le malheur que peuvent vivre en silence et sans moyen de recours médiatique des milliers de citoyens et citoyennes dans l’indifférence totale de nos institutions à l’ère Talon ». Comme solution, il prescrit alors une réforme immédiate du système judiciaire et pénitentiaire en commençant par la remise en liberté « des prévenus dans le cadre des élections de 2019 et 2021 et une révision des poursuites entamées récemment contre des jeunes personnes, des citoyens ». Par ailleurs, Boni Richard Ouorou impute la responsabilité du mal à Patrice Talon et ses alliés. Ces derniers, à travers leurs agissements, ont fait perdre à la justice béninoise le « peu de crédibilité dont elle jouissait ». «Au motif de faire des réformes, un terme qui sonne faux dans sa bouche, Patrice Talon et son complice Olivier Boko ont mis en place un système sanguinaire, aidés par quelques anciens avocats devenus ministres, pour détruire la vie des compatriotes économiquement, politiquement et socialement », a-t-il poursuivi.