Depuis maintenant sept mois, les promotions 23/1 et 23/2 des nouvelles recrues des forces armées béninoises n’ont pas perçu leurs salaires, malgré leur réengagement et leur présence active sur le terrain. Ces jeunes soldats, principalement issus des camps de Kandi, Natitingou, Djougou et Parakou, sont actuellement déployés sur le front. Environ 1000 soldats, qui œuvrent dans des conditions souvent difficiles, attendent toujours leur rémunération, sans que le Trésor public ne semble réagir à cette situation.
Parmi ces jeunes recrues, le bilan est lourd : deux militaires ont perdu la vie, tandis que huit autres sont actuellement en soins intensifs à l’hôpital Saint Jean de Dieu de Tanguiéta, victimes de l’instabilité sécuritaire dans le nord Bénin où ils sont déployés. À cela s’ajoute une grave problématique concernant les conditions de vie et de travail des soldats béninois, dont le sacrifice quotidien semble être ignoré par les autorités compétentes.
Malgré les souffrances de ces militaires, l’attente de leur salaire persiste, et le gouvernement est resté muet et sans réaction face à cette situation alarmante. La disparité entre les conditions de vie des soldats et le discours officiel devient de plus en plus évidente. En effet, tout récemment, le chef de l’État, Patrice Talon, a effectué une visite officielle à la garnison construite à Dessa, dans la commune d’Allada, pour galvaniser les forces de défense. Cette visite présidentielle a pour objectif de montrer un soutien moral aux troupes et de renforcer leur motivation. Cependant, cette dynamique positive semble déconnectée de la réalité sur le terrain, où certains soldats, déjà engagés dans des opérations militaires risquées, restent dans une situation de précarité extrême, sans salaire.
Cette injustice salariale soulève de nombreuses questions sur la gestion des ressources et des priorités du gouvernement, surtout dans un contexte où les forces armées jouent un rôle essentiel dans la sécurité du pays. Les jeunes recrues, qui s’engagent au service de la nation avec un sacrifice considérable, attendent des réponses concrètes et un soutien adéquat de la part des autorités. Leur motivation et leur engagement ne doivent pas être compromis par un manque de reconnaissance et de rémunération.
Face à cette situation qui perdure, il est urgent que le gouvernement béninois prenne des mesures immédiates pour régulariser le paiement des soldes de ces militaires afin d’assurer leur bien-être et leur sécurité sur le terrain. Le sort de ces soldats est un test de la véritable valeur que l’État accorde à ses forces de défense et de sécurité qui, chaque jour, risquent leurs vies pour la stabilité du pays.